Les Justes
Année de nomination : 2002Bernardus Zoetelief-Tromp
Année de nomination : 2002Date de naissance : 24/06/1904
Date de décès : 21/12/1990
Profession : Exploitant agricole
Agnès (De Sitter) Zoetelief-Tromp
Année de nomination : 2002Date de naissance : 14/05/1908
Date de décès : 02/10/1995
Profession : Exploitant agricole
Département : Eure
Région : Normandie
Personnes sauvées
L'histoire
Agnès et Bernardus Zoetelief-Tromp, couple de Hollandais approchant la quarantaine et sans enfants, s’étaient installés comme agriculteurs au lieu-dit « Bordigny », commune de Breteuil-sur-Iton (Eure). Ils entretenaient des relations amicales avec les Rakhovsky, Juifs de Tchécoslovaquie, et leurs enfants Jean, 11 ans, et Jacqueline, 10 ans. M. Rakhovsky travaillait comme mécanicien à l’usine de la Madeleine à proximité de Breteuil où sa famille résidait. En octobre 1943, le couple Rakhovsky fut arrêté, déporté dans l’Est et mis à mort. Au moment de l’arrestation, Jacqueline rentrait juste à la maison. Du pas de la porte, elle vit un attroupement de personnes en uniformes et ses parents faisant leurs valises. Sa mère lui fit comprendre par un signe de la tête qu’elle devait s’enfuir. Elle enfourcha sa bicyclette et se précipita chez les Zoetelief-Tromp avec lesquels les Rakhovsky avaient convenu qu’ils hébergeraient leurs enfants en cas d’arrestation. Jacqueline y reçut un accueil chaleureux et y trouva refuge pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’un oncle vint la chercher pour l’héberger jusqu’à la Libération. Au moment de l’arrestation, Jean se trouvait à son école à Breteuil où les policiers vinrent le cueillir. Alerté par le principal, il réussit à prendre la fuite. Sur la route, le vétérinaire de la région le prit en moto jusqu’à la place de Breteuil où il eut l’imprudence de lui indiquer à haute voix en présence des badauds qu’il allait à Bordigny, imprudence qui l’empêcha d’utiliser la ferme des Zoetelief-Tromp comme cache possible. Le couple lui trouva alors plusieurs autres alternatives sûres avant que son oncle vienne le rechercher. Bernardus avait déjà été emprisonné pour faits de résistance et relâché. Il faisait en effet partie d’un réseau qui cachait des parachutistes anglais et d’autres fugitifs du régime de Vichy. Le sauvetage de Jean et Jacqueline augmentait grandement les risques courus par le couple. Après la guerre, il servit de famille d’accueil à Jean, scolarisé au pensionnat de Verneuil-sur-Avre.
Le 30 mai 2002, Yad Vashem a décerné à Agnès et Bernardus Zoetelief-Tromp le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
En 1939, la famille RAKOVSKY, qui a émigré de Tchécoslovaquie en 1929, compte deux enfants, Jean (né en 32) et Jacqueline (née en 33). M. RAKOVSKY travaille à l’usine de la Madeleine, à Verneuil sur Avre. Le 22 octobre 43, des Allemands – accompagnés de gendarmes français – viennent arrêter toute la famille.
Jacqueline parvient à s’échapper sous le prétexte (inventé par sa mère) d’aller prévenir les voisins de s’occuper de leur basse-cour en leur absence. Ces voisins s’appellent M. & Mme TROMP et sont à 5 km du domicile des RAKOWSKY.
Jacqueline a appris plus tard que les Allemands s’étaient de nouveau présentés au domicile des RAKOWSKY, peut-être pour arrêter Jacqueline ou son frère, Jean, qui était à ce moment pensionnaire au collège de Verneuil et, ayant été prévenu par le proviseur, avait pu s’échapper et se réfugier spontanément chez les époux TROMP qui les accueillent très chaleureusement. Ils sont d’origine hollandaise ; ils avaient promis au couple RAKOVSKY de se charger des enfants au cas où… Ils gardent Jean et Jacqueline quelques jours et, durant ce temps, s’efforcent de les rassurer et de leur redonner un peu d’espoir. Puis ils les placent chez des familles amies, le temps pour eux de préparer leur passage en zone libre, d’où ils pourront rejoindre leur once, André RAKOVSKY, chez qui ils resteront tout le temps de la guerre.
Après la guerre, les TROMP ont toujours gardé de l’affection pour Jean et Jacqueline. En 45, Jacqueline est partie chez une tante aux Etats-Unis (elle y restera 3 ans) et Jean redevient interne au collège de Verneuil. C’est chez M. & Mme TROMP qu’il passe ses week-ends.
Jean et Jacqueline ont gardé » des relations affectives avec les TROP, jusqu’au décès de ceux-ci.
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