Dossier n°9785 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Louise Joséphine (Escande) Fourgassie

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 16/03/1903
Date de décès : 08/02/1957
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : lacaune les Bains (81230)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Louise et Louis Fourgassié étaient agriculteurs et résidaient avec leur fille unique Jacqueline à Lacaune (Tarn). En été 1942, ils avaient employé aux travaux saisonniers Mme Falcman et Mme Lichtensztejn, toutes deux juives polonaises qui s’étaient enfuies de Paris et avaient été assignées à résidence à Lacaune, après leur arrestation par les autorités françaises à Pau. En 1939, leurs deux maris avaient servi la France en s’engageant comme volontaires dans l’armée française. Démobilisés, M. Falcman avait été arrêté le 14 mai 1941 et M. Lichtensztejn le 16 juillet 1942. Tous deux furent internés à Pithiviers d’où ils furent déportés dans l’Est et mis à mort. Les deux femmes avaient chacune une fille : Fanny Lichtensztejn, 6 ans, et Berthe Falcman, 7 ans, qui était restée chez une nourrice en zone occupée et que sa mère fit venir à Lacaune en février 1943, avec l’aide d’un ami belge Henri Andekerk*. Cette communauté de sort avait lié les deux femmes et les incita à joindre leurs forces pour affronter l’adversité. Elles louèrent ensemble un petit appartement rue Peyruc où elles étaient voisines de Louise Fourgassié. Les Juifs étrangers assignés à résidence avaient été victimes d’une première rafle en août 1942 qui éveilla la conscience des habitants au sort tragique des Juifs. En février 1943, ils furent la cible d’une seconde vague d’arrestation qui fit 118 victimes. Louise prit alors sur elle de protéger Mme Falcman et Mme Lichtensztejn et leurs deux fillettes. Elle les cacha une première fois dans une maison de vacanciers dont elle était dépositaire des clefs. Toutes les quatre y restèrent cloîtrées pendant plusieurs jours jusqu’à la dissipation du danger et furent ravitaillées par ses soins. Elle les sauva une seconde fois en 1944, en les cachant dans un grenier à foin jusqu’à la fin de la rafle. Grâce à sa générosité et son courage, elles eurent la vie sauve.

    Le 1er août 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louise Fourgassié, le titre de Juste parmi les Nations

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse