Les Justes
Robert Bengel
Année de nomination : 2002Date de naissance : 17/09/1905
Date de décès : 31/10/1987
Profession : Abbé
Département : Haute-Vienne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Robert Bengel, né à Saverne en 1905 d’une famille de cheminots, termina une licence au Grand Séminaire de Strasbourg en 1928. De 1935 à 1943, il fut aumônier de l’Ecole Normale Catholique du Bas-Rhin à Obernai, et après son repli en zone sud, à l’abbaye de Solignac (Haute-Vienne). En 1940, il soutint les initiatives sociales de la Révolution Nationale mais rapidement se raprrocha de la Résistance. Il prit une part active aux activités de Combat et ensuite du Mouvement Unifié de la Résistance à Solignac. Bien implanté dans le milieu rural, il savait trouver des abris sûrs auprès de familles d’agriculteurs pour les Juifs pourchassés et les hors-la-loi du régime de Vichy. Il a été le pivot du sauvetage de dizaines de Juifs cachés au sein de la population locale. Connu pour sa grande intransigeance, on le surnommait « marche ou crève » car il n’admettait pas qu’on puisse vouloir se reposer entre deux convois urgents. En particulier, averti du danger d’arrestation d’enfants en bas âge de la pouponnière de l’OSE à Poulouzat, dirigée par le Dr. Gaston Lévy, il se présenta à lui de sa propre initiative, déclarant : « J’ai entendu, Docteur, que vous voulez cacher des gosses ?…Je suis votre homme ». Après la dispersion des enfants dans les fermes, il en faisait la tournée, dans la soirée, pour leur faire réciter la prière d’avant le coucher, retranscrite de l’hébreu en lettres latines. Les familles Roulière, Deville, Beck, Vinour et Traband* et d’autres se distinguèrent dans leur aide à l’Abbé, soutenues par l’instituteur M. Laplaud et un gendarme alsacien M. Haessler*. L’Abbé Bengel anima aussi un service de fabrication de faux papiers auquel participait activement un réfugié juif de Strasbourg, pharmacien de profession. Recherché par les autorités, l’Abbé Bengel dut plonger dans la clandestinité et abandonner Solignac mais les survivants qui avaient bénéficié de son aide en ont gardé un souvenir reconnaissant.
Le 1er août 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à l’Abbé Robert Bengel, le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
L’abbé Robert BENGEL, aumônier de l’Ecole Normale catholique publique d’instituteurs du Bas-Rhin à Obernai, s’estreplié à Solignac près de Limoges avec ses élèves en novembre 1939.
Il se dévouera à la cause des jeunes protégés de l’Organisation de secours à l’enfance (OSE) qu’il aidera à placer dans les fermes des alentours d’août 1942 à 1944.
Il fera même meubler par des Normaliens de l’abbaye une maison vide pour cacher une famille juive, il procurait aussi de faux papiers aux familles juives réfugiées.
Echappant de justesse à la Gestapo en 1943, il poursuivra son oeuvre de secours dans la clandestinité, en rejoignant le réseau » Combat « .
Sa vie durant, il mettra sa foi au service de son prochain et des institutions et développera ses convictions dans son livre » Merveilleux Humain « .
Documents annexes
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