Dossier n°9787A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Simone (Parent) Roussy

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 23/04/1921
Date de décès : //
Profession :

Roger Roussy

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 05/06/1911
Date de décès : 07/08/1987
Profession : Employé dans une société (fabrication de charbon de bois pour les gazogènes)
    Localisation Ville : Villon (89740)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Alphonse et Lisa Parent, ouvriers modestes, résidaient avec Simone, leur fille de 18 ans, à Savigny-sur-Orge (Essonne). En 1939, ils accueillirent pendant les vacances un enfant juif de Paris, Roger Hamon (Haimovici), 6 ans, dont les parents, tailleurs à domicile avec quatre enfants à charge, ne pouvaient prendre de congés. Simone s’occupa du petit Roger et se lia à lui. En 1941, elle épousa Roger Roussy et ils partirent s’installer à Villon (Yonne), un village en pleine forêt, où il travailla à la fabrication de charbon de bois pour gazogène et dès 1942, s’engagea dans la Résistance. Les Parent emménagèrent ensuite avec le jeune couple. En juillet 1942, le petit Robert séjournait avec eux à Villon. Mais la situation des Juifs s’aggravant, ses parents trouvèrent un passeur qui devait faire passer la ligne de démarcation à ses deux grands frères de 18 et 16 ans. Ils demandèrent alors à Simone de ramener l’enfant à Paris pour qu’il puisse partir avec eux en zone sud. Compte tenu de son jeune âge, elle et sa famille suggérèrent de le garder. Ce qui lui sauva la vie une première fois car par malheur, le passeur était un indicateur et les deux frères furent arrêtés, internés et déportés. Ils périrent dans l’Est. Après cette arrestation, Simone et Roger montèrent à Paris chez les Haimovici pour les convaincre de venir dans l’Yonne, avec leur fille Sarah. C’était le 17 juillet 1942. Le lendemain matin à 5 heures, la police se présentait chez les Haimovici et arrêtait le couple et leur fille, sous les yeux des Roussy impuissants. Au moment où ces derniers s’apprêtaient à repartir, une cousine, Renée Mendelsohn, dont les parents aussi venaient juste de se faire arrêter, frappa à la porte pour demander du secours. Simone et Roger repartirent avec elle et l’hébergèrent à Villon, avec le petit Roger, dont les parents et ceux de sa cousine furent assassinés dans l’Est. Les Roussy et les Parent gardèrent l’orphelin jusqu’en 1950. Ils le scolarisèrent et subvinrent à tous ses besoins sans compensation aucune, avec la complicité du maire, du curé et de l’instituteur. Ils le considérèrent « comme l’enfant de la famille et en particulier Simone comme son jeune frère » et lui permirent de retrouver une nouvelle famille. Ils sauvèrent aussi un couple de Juifs hongrois et leurs deux enfants.

    Le 1er août 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Lisa et Alphonse Parent ainsi qu’à Simone et Roger Roussy le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 3 semaines.