Les Justes
Suzanne (Zirnhelt) Abadir
Année de nomination : 2002Date de naissance : //
Date de décès : 26/02/1979
Profession :
Alfred Abadir
Année de nomination : 2002Date de naissance : 16/02/1928
Date de décès : 26/02/1988
Profession :
Département : Yonne
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire

Alfred et Suzanne Abadir
Claude Avram est né le 19 mai 1939 à Montereau de parents originaires de Roumanie. La famille habite depuis sa naissance dans un village de l’Yonne, à Courlon-sur-Yonne. En 1938, son père Zalman Iancu Avram (dit Jean Avram) qui a fait des études de médecine en France, est naturalisé français. Il est mobilisé comme médecin militaire en 1939. Après la démobilisation, il continue d’exercer la médecine dans l’Yonne avec de plus en plus de difficultés, étant donné les lois du régime de Vichy. Il se porte tout de même volontaire pour être médecin dans les camps de prisonniers. Sur dénonciation du maire, son père Jean et son oncle maternel Aurel Kendler âgé d’à peine 20 ans sont arrêtés par la police française, puis enfermés à la prison de Sens. Aurel est déporté vers Drancy puis à Auschwitz où sa trace disparaît en novembre 1942.
L’ancien maire du village, Monsieur Mazieres, fait libérer Jean Avram sous prétexte que la présence d’un médecin est absolument nécessaire pour soigner la population. Dans la nuit du 2 février 1944, l’ordre est donné au commandant de la gendarmerie de Sergines, chef-lieu du canton dont dépend Courlon, d’arrêter Jean Avram, son épouse Evelyna et leur fils Claude.
Le commandant Tillet de la brigade de gendarmerie fait avertir le docteur Avram afin qu’il prenne la fuite sur-le-champ, par l’intermédiaire du docteur Bonnardot, ami de la famille. Ce dernier enfourche son vélo et fait 66 kilomètres pour les avertir. Pendant ce temps, le commandant Tillet retarde ses troupes sous de faux prétextes ce qui leur laisse le temps de se réfugier chez une voisine. La famille y reste quelques jours. Grâce à différents réseaux et en particulier celui de la résistance, la famille trouve des refuges sûrs.
Le docteur Bonnecaze, chirurgien à Sens, résistant, contacte le docteur Vernant, médecin à Provins dont beaucoup de membres de sa famille sont dans des réseaux de résistances communistes de la région. Par son intermédiaire, les parents Avram vont être cachés en toute clandestinité à l’hôpital général de la ville jusqu’à la fin de la guerre. Jean y devient homme à tout faire et Evelyna y travaille comme animatrice, accompagnatrice de jeunes orphelins.
Le docteur Bonnecaze confie le jeune Claude Avram à un jeune couple, les Abadir qui habitent à Egriselles le Bocage, village de l’Yonne. Alfred est médecin généraliste, il est en contact avec la Résistance. Suzanne, son épouse va chercher Claude à Sens avec tous les risques que cela implique. La famille Abadir héberge le petit Avram jusqu’à la fin de la guerre, et avec l’aide de l’employée de la maison, Mariette Infanger, le protège à deux reprises de rafles de la Gestapo et de la gendarmerie du canton. Claude est présenté comme un petit réfugié du Nord de la France. Toutefois il arrivait que les Allemands passaient dans le village, alors Claude se cachait derrière les fauteuils du salon et ensuite Mariette très dévouée à la famille Abadir emmenait Claude à travers champs à trois ou quatre cents mètres de la maison et ensemble ne revenaient uniquement que lorsque Suzanne faisait signe avec un chiffon blanc.
A la fin de la guerre le docteur Avram et son épouse sont venus chercher Claude et cela a été très difficile pour Suzanne et Alfred de s’en séparer.
Le 20 octobre 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Alfred et Suzanne Abadir, le titre de « Juste parmi les Nations »

Claude Avram pendant la guerre