Dossier n°9815 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Henriette Gateault

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 27/03/1901
Date de décès : 20/03/1993
Profession : Femme au foyer
    Localisation Ville : Châtillon-sur-Indre (36700)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Palmire et Paul Béal, grands’parents au moment des faits, étaient agriculteurs à Bouquemaison (Somme). Raymond Rakhowitz, 21 ans ½, qu’ils sauvèrent de la déportation a témoigné que Palmire : « …grande patriote, veuve de guerre [de 1914-1918], ne supportait pas l’occupation du sol français par les Allemands et leurs exactions… [Elle] a agi tout naturellement pour essayer de sauver un petit voisin ainsi que son père dans l’adversité du fait de l’ennemi ». Léon Rakhowitz, vétéran de 1914-1918, s’était installé avec sa famille à Bouquemaison en 1927. Leur maison était voisine de celle des Béal avec lesquels ils entretenaient de bonnes relations ainsi qu’avec les autres habitants du village. Le 7 janvier 1944, des policiers allemands se présentèrent au domicile des Rakhowitz. Léon travaillait aux champs et sa fille Ginette était absente. Raymond, souffrant de tuberculose pulmonaire, était allité au second étage. Il entendit les policiers ordonner à sa mère de préparer sa valise et de les suivre. Discernant un accent allemand, Raymond, encore en pyjama, sauta par la fenêtre côté jardin, contourna un tas de fumier, enjamba une haie épineuse pour aller frapper à la porte des Béal. Il expliqua à Palmire, surprise, que les Allemands étaient à son domicile. Elle l’accueillit immédiatement et le cacha dans son lit. Entre temps, Ginette, rentrée au moment où les Allemands emmenaient sa mère, fut arrêtée elle aussi. Toutes deux furent déportées et mises à mort à Auschwitz. Léon apprit l’arrestation de sa femme et sa fille le soir, au retour de son travail. Paul et Palmire hébergèrent gracieusement le père et le fils pendant plusieurs jours, le temps qu’ils ménagent une cachette sûre chez des parents proches dans la région parisienne. Un voisin cultivateur, Jules Devillers, transporta les fugitifs dans sa voiture hippomobile jusqu’à la gare. Plus tard, Léon décida de retourner à Bouquemaison où il fut employé comme ouvrier agricole. Raymond qui a survécu ainsi que son père évoque la solidarité sans faille de tous leurs voisins proches. Ils ont gardé une reconnaisance particulière à l’égard de Paul et Palmire qui leur tendirent une main généreuse à un moment critique.    

    Le 20 octobre 2002, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Palmire et Paul Béal le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    En 1944, la famille Rakhowitz : les parents, Loeb et Ferdinande plus les 2 enfants, Ginette et Raymond (né en 22) habitent à Bouquemaison (Somme) depuis 17 ans. Le 7 janvier 44, la Gestapo se présente à leur domicile pour les arrêter tous les 4. Le père se trouvait aux champs où il travaillait, la jeune fille était en courses dans le village. Raymond était couché dans sa chambre car malade.
    Sans prendre le temps de passer un vêtement, Raymond s’enfuit par la fenêtre de sa chambre et se réfugie chez une voisine, Mme Beal. Il y sera rejoint par son père (sa mère et sa soeur ne peuvent échapper à la Gestapo). Ils pourront rester chez les Beal durant 3 à 4 jours, logés, nourris gratuitement.
    Grâce à un autre voisin, M. Devillers, ils rejoindront la gare voisine pour se rendre à Paris. Ils seront sains et saufs tous les deux.

    Documents annexes

    Article de presse octobre 2000Article de presse octobre 2000
    17 avril 2017 08:00:02
    Article de presse octobre 2000Article de presse octobre 2000
    17 avril 2017 07:59:35
    Article de presse du 21/10/2000Article de presse du 21/10/2000
    17 avril 2017 07:58:55
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    17 avril 2017 07:58:19

    Articles annexes

    Aucun autre article