Dossier n°9815A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Pierre Doliveux

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 22/03/1902
Date de décès : 15/08/1944
Profession : Fermier
    Localisation Ville : Châtillon-sur-Indre (36700)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Henriette Gateault vivait avec son compagnon Pierre Doliveux, agriculteur, à Châtillon-sur-Indre (Indre). Au début de l’année 1944, un réseau de sauvetage clandestin fit convoyer un groupe d’enfants juifs jusqu’à la gare de Châtillon. Des habitants du village vinrent les recueillir sur le quai, mais deux fillettes égarées étaient restées seules, dans le noir, à attendre une main secourable. Ce fut Henriette Gateault qui, dans le souvenir des rescapées, apparut soudain pour les prendre sous sa protection. Avec Pierre, elle hébergea Paulette Szabason, 6 ans, et sa sœur Céline, 12 ans, à titre gracieux jusqu’à la Libération. Leur père était décédé aux premiers jours de l’Occupation et leur mère, arrêtée et déportée en juillet 1942. Elle périt dans les camps. Les deux fillettes vécurent un parcours mouvementé jusqu’à leur prise en charge par le couple qui  leur offrit la chaleur d’un foyer pendant un an. Il vivait très modestement mais subvint à tous leurs besoins à titre graçieux. Henriette leur confectionna à chacune une robe assez longue pour durer deux ans. Elles furent scolarisées sous le nom de Sabatier. Henriette qui était catholique pratiquante les éleva selon les préceptes de la religion tout en respectant la leur. Pierre appartenait à la résistance et de nombreuses réunions clandestines se tenaient chez lui. Ainsi, le calme de la vie familiale fut-il de courte durée car le village devint le théâtre de violents combats entre les résistants et les troupes allemandes en retraite. La maison du couple fut pillée et leurs maigres possessions volées, comme de nombreuses autres dans la région. Pierre fut roué de coups. Le 16 août 1944, il fut tué au cours des combats du Champ de Foire pour la libération du village. Une rue de Châtillon porte son nom. Reprises en charge par l’OSE à la fin de la guerre, les fillettes continuèrent leur pérégrinations mais ont gardé une infinie gratitude envers leurs sauveurs.

    Le 20 octobre 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Henriette Gateault et Pierre Doliveux, le titre de Juste parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 3 mois.