Les Justes
Jacques Chemin
Année de nomination : 2003Date de naissance : 20/07/1891
Date de décès : 26/06/1961
Profession : Directeur d’usine
Maria (Crémioux) Chemin
Année de nomination : 2003Date de naissance : 21/04/1904
Date de décès : 02/01/1973
Profession : Sans profession
Département : Seine-Saint-Denis
Région : Ile-de-France
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Jacques et Maria Chemin résidaient, sous l’Occupation, à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Vétéran de 1914-1918, il avait été quatre fois blessé et avait fait partie d’un bataillon de première ligne où les soldats mutinés avaient fraternisé avec l’ennemi pour arrêter la guerre et un homme sur dix avait été fusillé pour l’exemple. Sa confiance en Pétain auquel il attribua la responsabilité des fusillades en fut ébranlée à tout jamais. Son frère Charles était aussi tombé au combat. Démobilisé, il devint tabletier et prit la direction d’une usine de broches et de boutons pour haute couture à Saint-Viance (Corrèze) où il épousa Maria. Ils eurent deux enfants, Charline et Robert. Sous le Front Populaire, Jacques participa activement au mouvement de revendications syndicales. La famille Chemin s’installa ensuite dans la région parisienne et accueillit un réfugié de la Guerre d’Espagne, au moment de la retraite des forces républicaines. Leur fils Robert s’était alors lié d’amitié avec Henri Wolkowitch, 19 ans, d’origine juive. Ils faisaient ensemble de la musique et jouaient à l’orchestre municipal. Vers la fin de l’année 1943, Henri dont le père avait été arrêté et déporté dans l’Est, se trouva à son tour menacé d’arrestation. Il se tourna vers son ami Robert qui demanda l’aide de ses parents. Le couple Chemin, accepta immédiatement d’héberger Henri qui resta caché chez eux jusqu’à la Libération à titre gracieux. De manière sporadique, les sauveurs offrirent aussi le gîte à l’une de ses cousines, Betty Grobman. L’engagement des Chemin s’inscrivait dans les traditions familiales d’anarcho-syndicalisme et de patriotisme. Henri et Betty échappèrent ainsi aux rafles grâce à leur générosité et leur vouèrent une grande reconnaissance. En 1960, Jacques succomba des conséquences de ses blessures subies au cours de la Grande Guerre.
Le 29 octobre 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Maria et Jacques Chemin, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – La montagne 26/05/2004 | |
Invitation cérémonie Chemin |