Dossier n°9896 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Diu Sentenac

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 20/09/1910
Date de décès : 26/12/2013
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marie Diu et son mari résidaient à Toulouse (Haute-Garonne), avec leur fille unique de 10 ans. Elle était sans profession et son mari travaillait comme chauffeur. Le couple habitait au rez-de-chaussée d’un immeuble et avait pour voisins les quatre membres de la famille Liberman, d’origine juive. Après l’occupation allemande de la zone sud, M. Liberman tenta de passer clandestinement la frontière espagnole pour rejoindre les forces de la France Libre. Il fut arrêté et déporté. Il eut la chance d’échapper à la mort, mais sortit des camps dans un état de santé critique. La menace des rafles devenant plus pressante, Marie Diu proposa de sa propre intiative d’envoyer Jacques, 9 ans, le plus jeune des fils Liberman, à la campagne chez sa famille au village de Miremont, à 25 km de Toulouse. Sous le nom de Lemoine, Jacques fut scolarisé et devint enfant de chœur. Seuls les membres de la famille de Marie, le curé et l’instituteur étaient au courant de son identité juive. Un jour de mai 1943, la Gestapo et la Milice procédèrent à une rafle dans le quartier des Liberman à Toulouse. Marie Diu intervint une seconde fois. Le soir de la rafle, elle hébergea dans son logement du rez-de-chaussée Mme Liberman et Edmond, son aîné âgé de 14 ans. Les risques qu’elle encourait étaient très grands du fait des fouilles rigoureuses menées par les policiers dans les immeubles. Les Juifs étaient de plus en plus menacés. Maria proposa d’envoyer Edmond et sa mère à Miremont. Elle leur trouva une petite maison isolée et inoccupée où Jacques vint les rejoindre. Cette maison leur servit d’abri sûr jusqu’à la Libération. Les deux familles gardèrent des liens solides et les Liberman vouèrent à Maria une reconnaissance durable.

    Le 29 janvier 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie Diu le titre de Juste parmi les Nations.

    Cérémonie

    Documents annexes

    Article de presse - La dépêche 2003Article de presse – La dépêche 2003
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie