Les Justes
Marie Chagnon
Année de nomination : 2003Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçant en chaussure
Placide Chagnon
Année de nomination : 2003Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçant en chaussure
Département : Savoie
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Marie et Placide Chagnon étaient propriétaires d’un magasin de chaussures à Yenne (Savoie). En 1941, ils firent connaissance de M. Horenstajn qui, avant-guerre, gérait une fabrique de chaussures à Paris. Des liens se lièrent autour de cette communauté professionnelle. Les Horenstajn, leur fille Fernande, 9 ans, et sa cousine Mania, Juifs étrangers, avaient fui la capitale pour se réfugier à Chambéry, après l’aryanisation de l’entreprise. De là, ils furent assignés à résidence surveillée à Yenne. Leur vie prit un tournant dramatique après le retrait des forces italiennes, en septembre 1943. La Milice au service de la Gestapo sévit d’abord contre les réfractaires du STO. André, le fils des Chagnon, appartenait à la classe d’âge des requis et vivait dans l’angoisse constante de l’arrestation. Par la suite, il partit rejoindre le maquis. Les Juifs devinrent eux aussi la cible de poursuite. Mais le chef de la police locale, un collaborateur, avait sous ses ordres un jeune policier résistant, Arsène Thévenard, qui avertissait les personnes concernées des rafles imminentes. Comme il ne pouvait quitter son poste sans éveiller de soupçons, il envoyait sa femme Jeanne faire la tournée des victimes désignées. Un jour, elle vint précipitamment en vélo annoncer aux Horenstajn qu’ils devaient partir immédiatement et se cacher. Ils s’enfuirent dans les montagnes, sous la neige, jusqu’à la dissipation du danger. Les sévices de la Milice se faisant plus fréquents, les Chagnon leur proposèrent alors de les héberger chez eux, au premier étage de leur maison au-dessus du magasin de chaussures, situé sur la place centrale de Yenne. Cette centralité augmentait les risques pour eux et leurs protégés. Mais ils les cachèrent pourtant pendant plusieurs semaines. La nervosité de Fernande incita les Horenstajn à se disperser et à la confier à la famille Thomas qui avait deux fillettes presque du même âge. Elle y fut accueillie avec amour et chaleur. Mais ne pouvant supporter la séparation, elle préféra rejoindre ses parents chez les Chagnon qui leur sauvèrent la vie.
Le 3 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie et Placide Chagnon le titre de Juste parmi les Nations.