Dossier n°9919 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Chagnon

Année de nomination : 2003
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçant en chaussure

Placide Chagnon

Année de nomination : 2003
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçant en chaussure
    Localisation Ville : Yenne (73170)
    Département : Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

     

    Marie et Placide Chagnon étaient propriétaires d’un magasin de chaussures à Yenne (Savoie). En 1941, ils firent connaissance de M. Horenstajn qui, avant-guerre, gérait une fabrique de chaussures à Paris. Des liens se lièrent autour de cette communauté professionnelle. Les Horenstajn, leur fille Fernande, 9 ans, et sa cousine Mania, Juifs étrangers, avaient fui la capitale pour se réfugier à Chambéry, après l’aryanisation de l’entreprise. De là, ils furent assignés à résidence surveillée à Yenne. Leur vie prit un tournant dramatique après le retrait des forces italiennes, en septembre 1943. La Milice au service de la Gestapo sévit d’abord contre les réfractaires du STO. André, le fils des Chagnon, appartenait à la classe d’âge des requis et vivait dans l’angoisse constante de l’arrestation. Par la suite, il partit rejoindre le maquis. Les Juifs devinrent eux aussi la cible de poursuite. Mais le chef de la police locale, un collaborateur, avait sous ses ordres un jeune policier résistant, Arsène Thévenard, qui avertissait les personnes concernées des rafles imminentes. Comme il ne pouvait quitter son poste sans éveiller de soupçons, il envoyait sa femme Jeanne faire la tournée des victimes désignées. Un jour, elle vint précipitamment en vélo annoncer aux Horenstajn qu’ils devaient partir immédiatement et se cacher. Ils s’enfuirent dans les montagnes, sous la neige, jusqu’à la dissipation du danger. Les sévices de la Milice se faisant plus fréquents, les Chagnon leur proposèrent alors de les héberger chez eux, au premier étage de leur maison au-dessus du magasin de chaussures, situé sur la place centrale de Yenne. Cette centralité augmentait les risques pour eux et leurs protégés. Mais ils les cachèrent pourtant pendant plusieurs semaines. La nervosité de Fernande incita les Horenstajn à se disperser et à la confier à la famille Thomas qui avait deux fillettes presque du même âge. Elle y fut accueillie avec amour et chaleur. Mais ne pouvant supporter la séparation, elle préféra rejoindre ses parents chez les Chagnon qui leur sauvèrent la vie.

    Le 3 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Marie et Placide Chagnon le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 7 mois.