Dossier n°9920 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Adeline (Delarue) Langlois

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 17/12/1878
Date de décès : 03/03/1980
Profession : sans profession

Edmond Langlois

Année de nomination : 2003
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Menuisier, ébéniste
    Localisation Ville : Saint-Cyr-l’École (78210)
    Département : Yvelines
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Adeline et Edmond Langlois résidaient à Saint-Cyr L’École (Yvelines). Edmond, gazé de la Guerre de 1914-1918, avait été décoré et cité à plusieurs reprises à l’ordre de l’armée. Il était ouvrier ébéniste et Adeline, nourrice agréée. Le couple, sans enfants, gardait en pension des enfants en bas âge. Pendant toute la durée de l’Occupation, il hébergea sous son toit une douzaine d’enfants juifs, durant des périodes variables. Deux de ces petits juifs étaient « des permanents ». Raymond Najberg leur avait été confié en 1930, à l’âge d’un an, et resta sous leur garde jusqu’en 1947. La petite Sarah Kuperwasser, 5 ans, leur fut confiée après la déportation de sa mère arrêtée à Paris au cours de la grande rafle du Vel d’Hiv. Elle fut mise à mort dans l’Est. Quand leurs parents furent incapables de couvrir la pension des enfants, les Langlois subvinrent généreusement à leur entretien. Ils cachèrent aussi le père de Sarah durant les derniers mois de l’Occupation. Les enfants accueillis par eux étaient scolarisés et, grâce à la complicité d’un commissaire de police, exemptés du port de l’Étoile jaune. Raymond et Sarah se souviennent qu’Edmond était lié à la Résistance et qu’Adeline de son côté cachait des parachutistes et pilotes alliés. Grâce à eux, Raymond put rejoindre un réseau de Résistance. Son père étant décédé peu après la Libération, Sarah fut déclarée pupille de la Nation et adoptée par Adeline Langlois qui vint s’installer à Paris après le décès de son mari en 1945, pour lui permettre de poursuivre ses études. Agée alors de 68 ans, elle prit un emploi de concierge à cet effet. Raymond qu’elle considérait aussi comme son fils, conserva des liens étroits avec elle, jusqu’à son décès à l’âge de 100 ans.

    Le 3 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Adeline et Edmond Langlois, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Le témoignage

    Madame Adeline Langlois était avant la guerre nourrice agrée, tandis que son époux, Edmond Langlois, ancien combattant de la guerre 14-18, Croix de Guerre, exerçait la profession de menuisier-ébéniste. Ils habitaient Saint-Cyr l’Ecole (Yvelines).

    Dès l’âge de 9 mois, Raymond Najberg, né en 1929, était en nourrice chez les Langlois, il y est resté jusqu’en 1947.

    Le couple Langlois, appartint durant la guerre à un réseau de résistance.
    Ils hébergèrent jusqu’à 12 enfants juifs parmi lesquels la petite Sarah Kupervasser, 5 ans, dont le père était venu également en 1943 se réfugier chez eux après la déportation de sa femme.

    Bien des parents ne pouvaient plus payer la pension de leurs enfants, mais les Langlois n’en tenaient aucun compte.

    Multipliant les risques, ils cachaient également des parachutistes et des aviateurs alliés jusqu’à leur prise en charge par des réseaux de Résistance.

    Tous les enfants furent sauvés. Après la guerre, la plupart retrouvèrent leurs parents, mais Sarah Kupervasser dont la mère n’est pas revenue de déportation et dont le père décéda peu après la fin de la guerre, est restée chez les Langlois.

    Edmond Langlois décède en 1946 des suites de ses blessures de 14-18. Sa femme Adeline veuve, disposant de peu de ressources, vend sa maison de Saint-Cyr-l’Ecole et accepte à 68 ans un emploi de concierge à Paris 5ème pour permettre à Sarah de poursuivre ses études. Elle l’a adoptée, et élevée seule jusqu’à son mariage et a travaillé jusqu’à plus de 80 ans, appréciée de tous.

    Monsieur Raymond Najberg, son premier pensionnaire, a gardé avec Madame Langlois des relations affectueuses et filiales jusqu’à son décès en 1980, à l’âge de 102 ans.

    Leur fille adoptive, Sarah Bouvier – Kupervasser, qui écrit :  » Leur vie a été un exemple pour l’humanité, je leur garde toute ma reconnaissance et mon amour « , recevra en leur nom la Médaille des Justes.

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse
    Article de presse - Dauphiné libéréArticle de presse – Dauphiné libéré
    Article de presse - Actualité juive 03/02/2005Article de presse – Actualité juive 03/02/2005
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie