Dossier n°9922 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Justin Godart

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 26/11/1871
Date de décès : 12/12/1956
Profession : Avocat, député puis sénateur et ministre

Louise Godart

Année de nomination : 2003
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Pommiers (69480)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Justin Godart est connu par sa belle carrière politique et sociale. Sénateur, Ministre du Travail du Cartel des gauches en 1924 et Ministre de la Santé en 1932, il appuya très tôt le mouvement sioniste. Président de l’association «France-Palestine» créée en 1926, il devint président d’honneur de la branche française du Keren Kayemeth le Israël – KKL (Fonds National Juif). Sous l’Occupation, il se replia avec sa femme Louise et leurs enfants à Pommiers (Rhône). Outre son engagement dans la Résistance en Beaujolais, le couple œuvra sans relâche pour sauver les Juifs de la déportation. Justin Godart intervint personnellement auprès de l’administration de Vichy pour mettre en place des circuits financiers qu’utilisa le KKL pour débloquer les fonds nécessaires au sauvetage des Juifs en France. Quand il devint trop dangereux de faire transiter ces fonds par voie banquaire, l’argent fut tout simplement enterré dans le jardin des Godart à Pommiers. Le couple hébergea sous son toit à titre gracieux, Joseph Fisher, président du KKL en France recherché par la police, et sa famille. Louis Ascher, autre leader sioniste en France, séjourna chez les Godart pendant deux ans. Sa présence sous leur toit fut signalée dans un rapport du Commissariat général aux questions juives (CGQJ), à la suite d’une filature de contrôle de leur résidence. Son appartement parisien fut réquisitionné, comme étant propriété d’un « Juif et Franc-maçon ». Godart fit intervenir Xavier Vallat, chef du CGQJ pour lever cette réquisition. Le couple offrit le gîte et le couvert à l’écrivain Pierre Paraf et au professeur d’histoire Pierre Lévi. En mars 1944, Fernande Israël, 19 ans, juive réfugiée de Mulhouse à Villefranche-sur-Saône avec sa famille, fut cachée chez les Godart jusqu’à la Libération. A cette date, sa mère avait été arrêtée par la Milice. Une chaîne de solidarité d’amis et de collègues s’organisa pour avertir les autres membres de la famille de la menace et les cacher. L’amie d’un de ses camarades de cours connaissait les Godart qui acceptèrent de la recevoir chez eux. Ils la faisaient passer pour leur aide-cuisinière mais elle aidait souvent M. Godart à dactylographier et polycopier des textes clandestins.

    Le 3 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Louise et Justin Godart, le titre de Juste parmi les Nations.     

    Documents annexes

    Article de presse – L’arche de mai 2004
    Article de presse – Notre temps
    Article de presse – Le monde du 02/04/2004
    Invitation inauguration
    Invitation cérémonie



    Mis à jour il y a 2 mois.