Dossier n°9924 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joseph Alauze

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 20/10/1904
Date de décès : 06/12/1971
Profession : Représentant

Marie Alauze Mazel

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 10/07/1901
Date de décès : 28/10/1983
Profession : Commerçante
    Localisation Ville : Millau (12100)
    Département : Aveyron
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marie et Joseph Alauze étaient agriculteurs, habitant avec leurs deux enfants, Nicole et Wilfrid, à Millau (Aveyron). Ils exploitaient une vigne située à 2 km de la ville. Quand, à l’automne 1942, les rafles de Juifs firent des ravages à Millau, le couple hébergea Mme Heymann, sa mère et sa fille Nicole, 6 ans, Juives originaires d’Alsace. En 1940, les Heymann et leurs proches (oncles et cousins) s’étaient réfugiés à Millau où ils séjournèrent pendant toute la durée de la guerre. Les Juifs devenant la cible d’arrestations, les Alauze qui vivaient très modestement, offrirent gracieusement l’hébergement aux trois membres de la famille Heymann dans la petite maison attenante à leur vigne. Wilfrid, 12 ans, a gardé le souvenir « des corvées de vigne » qu’il devait effectuer à pied ou à vélo pour aller nourrir les animaux de la basse-cour que ses parents élevaient au même endroit. En réalité le panier contenait aussi la nourriture que les Alauze faisaient parvenir quotidiennement à leurs trois protégés, fait que Wilfrid ne comprit que bien plus tard. Mais la maison de vigne s’avéra bientôt inconfortable pour une personne âgée et le couple offrit le gîte à la mère de Mme Heymann sous leur toit, dans leur appartement de deux pièces. Comme celle-ci ne parlait que l’alsacien et le yiddisch, elle se faisait passer pour muette. Wilfrid lui laissa son propre lit. Les Alauze avaient promis qu’en cas d’arrestation des parents de Nicole, ils la recueilleraient et l’élèveraient comme leur propre fille, du même nom et presque du même âge. Par leur bravoure et leur générosité,  ils ont sauvé la vie de trois personnes.

    Le 3 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie et Joseph Alauze, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Nicole Katz, née Heymann, est née à Strasbourg. Elle avait 8 ans à la fin de la guerre. Elle se souvient de la famille Alauze, des personnes modestes qui n’ont jamais fait état de ce qu’elles avaient accompli.
    La famille Heymann s’est réfugiée durant toute la guerre à Millau. Les Alauze ont hébergé au péril de leur vie et au nez des allemands, Nicole, sa mère et sa grand-mère. Lorsque les rafles ont commencé, ils les ont cachées dans leur maison de vigne, en dehors de la ville. Ils étaient décidés à recueillir Nicole au cas où les siens seraient arrêtés.
    Les deux familles sont restées en relations après la guerre, puis Monsieur et Madame Alauze sont décédés.
    Il s’est avéré qu’ils avaient également aidé une famille Wolf, de Colmar, avec qui ils ont correspondu très longtemps.
    Nicole Katz a retrouvé la fille dela famille Alauze, Nicole Ragot, à qui a été remise la médaille en hommage à ses parents.

     




    Mis à jour il y a 8 mois.