Dossier n°9929 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette (Figeac) Vaur

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 26/04/1919
Date de décès : 05/10/2010
Profession : Employée d’imprimerie
    Localisation Ville : Cadours (31480)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Henriette Vaur, employée dans une imprimerie de Toulouse (Haute-Garonne), était originaire de Cadours où résidait sa famille. Jeune mariée, sans enfants, son mari était prisonnier de guerre en Allemagne. Une des employées de l’imprimerie dont seul le prénom Gitla est resté dans sa mémoire, juive d’origine lituanienne, lui demanda au début de l’année 1943 de cacher une petite juive. Gitla appartenait à la 35ième Brigade, le réseau de résistance communiste fondé par Marcel Langer et qui prit son nom après son exécution. Elle convint avec Henriette d’un lieu de rendez-vous au petit café de Toulouse «Le Tonneau». Quand Henriette commanda « un café sans saccharine » qui était le mot de passe, une tierce personne se présenta et lui confia Suzanne, 3 ans, qu’elle emmena vivre avec elle chez sa mère à Cadours. Pour Henriette, Suzanne devint « sa petite fille adoptive chérie ». Elle promettait de l’adopter dans le cas où personne ne reviendrait la chercher, son père étant lui aussi prisonnier de guerre et sa mère ayant plongé dans la clandestinité. Comme Suzanne ne parlait que le yiddish, Henriette lui enseigna le français. Elle lui sauva la vie une seconde fois, quand l’enfant fut atteinte de la rougeole et qu’elle réussit à lui procurer le médicament prescrit grâce à ses relations avec la Résistance. Henriette cacha aussi plusieurs autres enfants juifs, sous des noms d’emprunt et pendant des périodes réduites. Seule Suzanne resta sous sa garde durant deux ans jusqu’à la Libération, quand ses parents vinrent la rechercher. La séparation fut très douloureuse des deux côtés. Après-guerre, Henriette fut décorée de la Médaille de la Résistance car, sans le savoir, elle avait aussi sauvé la vie de la fille du Capitaine Philippe, un des chefs de la 35ième Brigade tué au cours des combats de la Libération. Suzanne a toujours voué à Henriette un grand amour et une vive reconnaissance.

    Le 3 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henriette Vaur le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - La dépeche du midi du 12/12/2003Article de presse – La dépêche du midi du 12/12/2003