Dossier n°9930 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Jacques Faure

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 07/09/1906
Date de décès : 03/01/1993
Profession : Officier de carrière

Simone (Lanquetin) Faure

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 20/08/1907
Date de décès : //
Profession : Infirmière
    Localisation Ville : Saint-Just-Le-Martel (87590)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Faure Jacques
     

    Simone Faure
    Simone et Jacques Faure et leurs six enfants, de 13 à 2 ans, résidaient à Saint-Just-le-Martel (Haute-Vienne). Jacques, ancien élève de Polytechnique, était officier d’artillerie (il termina sa carrière avec le grade de général de division). Simone, elle aussi fille d’officier, avait perdu son père, tué au champ d’honneur en 1915. Elle était Pupille de la Nation. Après l’obtention de son baccalauréat, elle avait fait des études d’infirmière. Les Faure n’habitaient Saint-Just-le-Martel que depuis l’année 1940 quand Simone y hérita d’une propriété agricole ainsi que d’un important troupeau. Avec l’invasion allemande, elle offrit le gîte à de nombreux réfugiés du Nord, d’Alsace, de Lorraine et de la région parisienne. La maison et ses annexes hébergèrent jusqu’à 80 personnes dont elle savait organiser le quotidien avec art et diplomatie. Par la suite, elle offrit le gîte à des résistants alors que Jacques s’engageait dans les Forces de la France de l’intérieur (FFI). Au début de l’année 1944, le couple accueillit sous son toit une petite fille, 3 ans ½, Annie qui fut présentée aux enfants Faure comme une cousine de la ville venant profiter du bon air de la campagne. Seul le fils aîné, Jean-René, avait été mis dans le secret et savait qu’Annie, en fait Viviane Fribourg, était juive. La mère de Viviane avait suivi toute sa scolarité avec Simone et elles étaient amies d’enfance. En vertu des lois anti-juives, son père dut abandonner son entreprise et acheta une petite maison à Razès dans le Limousin où il fit venir toute sa famille et s’adonna à l’agriculture et l’élevage. Par suite de l’arrestation d’une tante, les parents de Viviane décidèrent de la mettre en sécurité et s’adressèrent aux Faure pour l’héberger. Munie de faux papiers, elle participa à la vie familiale comme une enfant de la famille jusqu’à la Libération. Elle voua une grande reconnaissance aux Faure, ses sauveurs.        

    Le 13 février 2003, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Simone et Jacques Faure le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Viviane Erny-Fribourg est issue d’une famille juive originaire de l’Est de la France, habitant Paris depuis plusieurs générations.

    Lors de la déclaration de guerre, son père, Monsieur Fribourg, officier de liaison, est affecté dans la région normande. Sa mère, enceinte, rejoint sa famille en Normandie. Viviane naît le 2 avril 1940 à Yvetot.

    Un mois plus tard, la France est envahie. Le père, qui a dû abandonner son entreprise d’exportation à Paris, achète une petite maison de village dans le Limousin, où se réfugie une grande partie de la famille.

    Cette région paraît plus sûre et il est plus facile de s’y ravitailler. Toutefois, au printemps 44, les nouvelles deviennent très alarmantes et les Fribourg souhaitent mettre en sécurité leur fille Viviane.

    Madame Fribourg avait pour amie d’enfance, Madame Simone Faure. Elles avaient partagé leur scolarité au lycée Molière à Paris. Simone est issue d’une famille catholique très pratiquante. Fille d’officier, elle avait épousé un officier et Ils avaient à l’époque 6 enfants.

    Ils vivaient dans une grande propriété près de Limoges où Madame Faure Lanquetin cacha de nombreux résistants.

    Les Faure accueillirent sans hésiter la petite Viviane, 4 ans, qui devint Annie, ils déclarèrent qu’elle était leur petite cousine, venue de la ville pour changer d’air et l’intégrèrent à leur nombreuse famille où elle se trouva très heureuse. En outre, le Curé de Saint-Just le Martel (nom prophétique) établit pour elle un certificat de baptême.

    Les Faure gardèrent la fillette jusqu’à la fin de la guerre où elle retrouva ses parents, prenant des risques considérables et mettant en danger cette fratrie de 6 enfants. Les deux familles ont maintenu des liens d’amitié après la guerre.

    Madame Simone Faure et son mari le Général Jacques Faure sont décédés, c’est leur fils aîné Jean René Faure, qui recevra en leur nom, la Médaille des Justes. 

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    19 avril 2016 09:20:59
    Article de presse - Le messager du 08/05/1987Article de presse – Le messager du 08/05/1987
    19 avril 2016 09:20:26
    Article de presse - Actualité Juive du 03/02/2005Article de presse – Actualité Juive du 03/02/2005
    19 avril 2016 09:19:30

    Articles annexes

    Aucun autre article