Dossier n°9943 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Françoise (Barthe) Mazas

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 27/08/1894
Date de décès : 30/11/1975
Profession :

Raymond Mazas

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 28/12/1887
Date de décès : 19/06/1968
Profession : Comptable
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Raymond Mazas était comptable et résidait avec Françoise, sa femme, à Toulouse (Haute-Garonne). Seul Jacques, leur fils cadet de 17 ans, vivait encore chez eux, Lucien l’aîné étant « déporté » en Autriche dans le cadre du STO. En décembre 1943, ils avaient recueilli Max M, un petit garçon juif baptisé à sa naissance. Il avait 6 ans à l’époque et ils le gardèrent jusqu’à sa majorité. Ne pouvant s’en séparer, le couple l’avait adopté légalement. Auparavant, le petit Max avait connu d’épouvantables tribulations. Ses parents étaient musiciens et juifs. En 1942, son père était parti pour la Corse avec l’intention d’y faire venir sa famille. En attendant, sa mère, pianiste virtuose originaire d’Allemagne, jouait du piano dans les bars, d’abord à Montpellier et ensuite à Toulouse. A chaque concert, Max faisait la collecte qui contribuait à leur subsistance. Sa mère joignait les deux bouts en vendant aussi des fleurs et des cartes postales. Ils habitaient chez des amis, les Lô. Mme Lô proposa alors de placer Max à la montagne et contacta le Secours National qui lui trouva une famille d’accueil, les Bathmale, moyennant le versement d’une pension. A l’occasion d’une visite de sa mère, les deux femmes partirent faire des achats. Le soir, Mme Bathmale revint seule, annonçant à Max que sa mère avait été arrêtée. Après la guerre, il apprit qu’elle avait été déportée et assassinée à Auschwitz. La pension n’étant plus versée, Max fut renvoyé à Toulouse. Ensuite, en décembre 1943, Mme Anne-Marie Brex, sécrétaire de l’association du « Retour aux Champs Languedociens » confia le garçon aux Mazas. Ils l’élevèrent comme leur propre fils, lui firent suivre des études secondaires et musicales, secondé par leur fils Jacques. Max se souvient de la vie familiale rythmée par les fêtes et la vie rurale chez la sœur de Mme Mazas, Mme Penchenat. Max voua une reconnaissance sans bornes aux Mazas, animés par l’esprit de la lettre pastorale de Mgr. Salièges, archevêque de Toulouse, et le sentiment qu’en sauvant un petit Juif de la déportation, ils verraient leur fils revenir sain et sauf du STO.

    Le 13 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Françoise et Raymond Mazas, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 12 mois.