Dossier n°9944 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

L'histoire

Sous l’Occupation, l’Abbé Philémon Dumoulin était le curé du village de Vimenet (Aveyron) et adjoint au maire. Ordonné en 1924, il avait enseigné à Graves et ensuite tenu le poste de Vicaire à Marcillac jusqu’en 1936, date à laquelle il s’installa à Vimenet. Un jour de l’année 1943, deux inconnus se présentèrent à la mairie de Vimenet et demandèrent à voir le maire. Ce dernier étant absent, l’Abbé Dumoulin les reçut à sa place. Ils se présentèrent. L’un s’appelait Henri Lieber, un réfugié juif de Sète, et l’autre était Raymond Bloch, son gendre, réfugié juif de Bordeaux. Ils étaient accompagnés de leurs familles, dix personnes au total, qui comprenaient entre autres, la femme Gertrude dite Camille et une fille d’Henri, Suzanne, 22 ans, ainsi que la mère Malvina, la femme Andrée et le fils de Raymond, Jean, 9 ans. Henri et Raymond exposèrent leur situation à l’Abbé. Ils étaient juifs et fuyaient les persécutions. Ils s’étaient d’abord réfugiés à Sète. De là, ils étaient repartis pour Saint-Geniez d’Olt. Poursuivis par les arrestations, quelqu’un leur conseilla de s’éloigner des grands axes fréquentés par les Allemands. Aussi les deux familles reprirent-t-elles leur fuite jusqu’à Vimenet. L’Abbé Dumoulin se chargea alors de leur trouver où loger, de leur procurer de nouveaux papiers d’identité et de régulariser leurs titres de ravitaillement. Il leur conseilla de se présenter comme des réfugiés de Sète fuyant la menace de bombardements, de se faire passer pour catholiques et d’assister à la messe tous les dimanches afin de ne pas éveiller les soupçons. À l’église, Suzanne et Jean avaient d’ailleurs l’impression qu’ils n’étaient pas les seuls réfugiés à bénéficier de la protection de l’Abbé. Jean attribua son action à sa passion de la justice et à son catholicisme fervent. Les deux familles restèrent à Vimenet jusqu’à la Libération. Ensuite elles maintinrent des liens durables avec leur sauveur.

Le 13 février 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à l’Abbé Philémon Dumoulin, le titre de Juste parmi les Nations.

Documents annexes

Article de presse - CENTRALE de décembre 2007Article de presse – CENTRALE de décembre 2007
Article de presse Article de presse
Article de presse - La Dépêche du Midi du 26/12/2007Article de presse – La Dépêche du Midi du 26/12/2007
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