Marie FREME
Emile Frémé, jeune célibataire, et sa mère Marie Frémé-Grandjeau étaient des réfugiés lorrains repliés à Artigueloutan (Pyrénées-Atlantiques) par suite de l’annexion de la Lorraine à l’Allemagne. Ils s’y installèrent dans une maison isolée louée à Lucie Andeu, jeune propriétaire dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne. Elle vivait seule avec sa fille Denise, 13 ans, dans la maison d’en face et était agricultrice. Les Frémé entretenaient des relations amicales, de par leurs origines lorraines, avec Léon et Pauline Steinling, jeunes mariés réfugiés de Metz. Lui était juif français et elle était juive polonaise. Après leur mariage à Poitiers en 1941, elle fit une demande de naturalisation française refusée par les autorités. La famille de Pauline fut internée au camp Lalande à Monts près de Tours et les Steinling décidèrent de passer en zone sud. Réfugié à Pau, le couple retrouva des amis qui résidaient à Artigueloutan où il s’installa. En 1943 Léon reçut une convocation pour le STO et décida de s’y soustraire. Il fut caché par son patron jusqu’à la parution d’un décret dispensant les Alsaciens et les Lorrains. Léon dut alors affronter à l’hostilité de certains parents de jeunes partis en Allemagne, tandis que Pauline risquait toujours l’arrestation. Emile mis au courant de la situation précaire du couple, proposa immédiatement de le cacher dans son grenier dans le plus grand secret, non sans avoir informé au préalable Lucie Andeu qui devint complice du sauvetage. Pendant plusieurs semaines, Emile, sa mère et Lucie cachèrent, nourrirent, blanchirent et protégèrent à titre gracieux le couple Steinling qui vécut dans la clandestinité la plus totale jusqu’à ce qu’il puisse repartir pour Toulouse rejoindre des amis, après le débarquement allié. Il survécut à la guerre et dans sa reconnaissance infinie, conserva des liens solides avec ses protecteurs.         

Le 28 mai 2003, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Emile Frémé et à sa mère Marie Frémé-Grandjean le titre de Juste parmi les Nations.  

Le témoignage

Après diverses péripéties, Pauline STEINLING (née en 1920), habitant Metz et son mari Léon, se réfugient, sur les conseils d’amis, à Artigueloutan (Pyrénées Atlantiques), où ils font connaissance d’Émile FREME, réfugié lorrain également.

Au printemps 44, mis au courant de rafles prochaines, Emile FREME organise pour les STEINLING une planque dans le grenier de la maison qu’il occupe avec sa mère.

Ceci fut organisé dans le plus grand secret mais avec l’accord et la complicité de la propriétaire, Madame ANDEU.

Pendant plusieurs semaines les STEINLING seront nourris, blanchis et soutenus par ces personnes, sans aucune compensation financière. 

 

En 1941, Lucie Frémé et sa fille Denise 10 ans et demi

En 1943, Emile FREME & Denise sa fille

En 1943, Emile Freme et Denise Andeu

Documents annexes

Invitation cérémonieInvitation cérémonie
4 juin 2016 17:18:03