Léa et Albert Béraud, agriculteurs, exploitaient une ferme du village Le Fugeret (Alpes de Haute Provence). L’un de leurs fils était prisonnier de guerre en Allemagne. Seule Georgette, leur fille de 21 ans, vivait encore à la ferme. En septembre 1943, les Béraud accueillirent six réfugiés juifs, en fuite dans l’arrière-pays de Nice, après l’occupation allemande de la zone italienne. Le couple Joab et son fils Jean ainsi que le couple Eisenberg et son fils Roger, cousin germain de Jean, arrivèrent épuisés et désepérés. Ils demandèrent aux Béraud l’asile pour quelques jours. Jean et sa mère y restèrent trois mois avant de gagner Lyon et le père de la famille jusqu’à la Libération. Georgette se souvient que « nous n’étions pas les seuls car d’autres ont fait comme nous ». En effet, le hameau comptait deux autres fermes : celle des Agniel qui accueillirent Mauricette, une cousine des fugitifs qu’ils employèrent comme domestique de ferme, et son frère; celle des Beaudineau qui accueillirent deux autres membres de la famille. Georgette et Mauricette devinrent très amies. Quand les Allemands perquisitionnèrent le village, Albert emmena les fugitifs dans les alpages ou la forêt et les logea dans les bâtiments agricoles d’été. Georgette leur apporta de la nourriture sans se faire remarquer. Ils organisèrent un guet pour sonner l’alerte en cas de danger. En temps calme, les hommes aidaient aux travaux de la ferme les femmes réalisaient des travaux de couture. Le père de Jean, fourreur, put tanner des peaux de lapins et faire des mouffles aux gens du village. Les Béraud étaient tout simplement « contents d’avoir pu faire quelque chose » pour sauver les persécutés.

Le 2 juin 2005, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Léa et Albert Béraud et leur fille Georgette le titre de Juste parmi les Nations. 

Documents annexes

Article de presse - Nice Matin du 25/11/2005Article de presse – Nice Matin du 25/11/2005
12 décembre 2015 19:12:03