Noémie et Georges Vialle habitant Lablachère, village de montagne près d’Aubenas (Ardèche)  étaient agriculteurs et n’avaient pas d’enfants. En 1942, après la rafle du Vel’d’Hiv’ à Paris, ils accueillirent sous leur toit un petit garçon juif de 10 ans, Léon Gordon. Ils l’ont hébergé pendant deux ans et demi, jusqu’à la Libération. Sa cousine Mathilde était cachée chez une famille de fermiers voisins. Sa sœur aînée Sarah travaillait à Aubenas sous une fausse identité chez un fleuriste, M. Chastagner, dont le frère cachait les parents de Mathilde. Les parents de Léon et Sarah étaient restés à Paris et trouvèrent le gîte pendant un an chez une amie, Dolinda Luciani*. Ensuite ils vinrent rejoindre leurs proches à Aubenas. Les Vialle qui étaient d’ailleurs cousins des Chastagner, intégrèrent Léon à leur famille et l’ont considéré comme leur fils. Ils surent le consoler des affres de la séparation de sa famille et de ses malheurs antérieurs. Avant d’arriver chez eux, Léon et ses proches s’étaient enfuis de Paris dans la Sarthe. Puis ses parents l’avaient envoyé en zone sud avec une tante. Il était resté un an à Marseille avant que son père ne le ramène au foyer familial. Avec le début des rafles, la famille Gordon dut alors se disperser à nouveau et envoya ses deux enfants chez l’oncle et la tante réfugiés à Aubenas. Les Vialle le scolarisèrent et l’instituteur M. Jouanard, responsable d’un camp de maquisards, y cacha Léon, dénoncé comme juif, durant une période. Il y fut témoin des horreurs de la  guerre. Mais il garda un souvenir inoubliable de la gentillesse de ses sauveurs et de tous les gens qu’il connut durant ces temps difficiles.    

Le 25 juillet 2005, Yad Vashem a décerné à Noémie et Georges Vialle le titre de Juste des Nations.

 

Le témoignage

Avant la guerre, M. et Madame Gordon et leurs deux enfants habitaient au 32, rue de Poitou à Paris 4ème. C’était de petits commerçants. A la déclaration de guerre, la famille est partie dans la Sarthe. De retour à Paris en 1940, les parents décident d’y rester et d’envoyer leurs enfants et une tante vers le Sud de la France, à Marseille, dans la perspective de les faire passer en Espagne ou de prendre un bateau pour l’Amérique. Après l’échec de cette tentative de départ, ils restèrent un an à Marseille et furent rapatriés à Paris où ils vécurent jusqu’au 16 juillet 1942.

Prévenus par un policier, ils se réfugièrent chez des voisins. Les enfants réussirent ensuite à passer la ligne de démarcation grâce à un groupe et à un passeur, financé par un oncle réfugié à Aubenas (Ardèche).

La soeur aînée, Sara, reste alors à Aubenas comme employée et Léon Gordon a été placé chez M. et Madame Vialle à Lablachère de Juvinas pendant deux ans et demi. Dénoncé, il a dû se réfugier pendant un moment dans le maquis, puis il est revenu vivre chez les Vialle.

Les sauvés et les sauveurs en 1943

Documents annexes

Article de presse - L'hebdo de l'ardèche du 17/11/2006Article de presse – L'hebdo de l'ardèche du 17/11/2006
2 janvier 2014 11:00:31
Article de presse - le dauphiné libéré du 11/11/2006Article de presse – le dauphiné libéré du 11/11/2006
2 janvier 2014 10:57:27
Invitation  cérémonie VialleInvitation cérémonie Vialle
2 janvier 2014 10:56:41