Sophie van Buren
Sophie Krebs, née en Allemagne d’une famille nombreuse, entra au service de la famille van Buren, des Juifs hollandais, qui, pour la santé de M. van Buren, résidaient une partie de l’année à Nice. M. van Buren se sépara de sa femme et Sophie devint sa compagne et ultérieurement son épouse. Leur fils Nico naquit en 1941 et le couple élevait aussi Ina, 12 ans, la fille de M. van Buren en premières noces. A Nice, le couple engagea pour les travaux domestiques Martha Kahn, Juive d’origine allemande. Martha, son mari et leur fille, Rita, du même âge qu’Ina, avaient fui l’Allemagne à l’arrivée d’Hitler au pouvoir et s’étaient réfugiés dans le sud de la France. A la déclaration de la guerre, Martha et Rita furent internées à Gurs et ensuite libérées du fait que le père s’était engagé volontaire dans l’armée française. La famille Kahn se replia alors à Nice et Sophie et Martha se lièrent d’une amitié qui allait bien au-delà des relations employeur-employée. Quand les Allemands envahirent Nice et la zone italienne, les van Buren décidèrent de s’installer à Apprieu (Isère). Comme la situation des Juifs devenait de plus en plus dangereuse, les parents de Martha durent plonger dans la clandestinité. Sophie, mise au courant du projet, proposa alors de prendre soin de leur fille Rita. Elle la fit venir à Apprieu et l’hébergea jusqu’à la Libération. Elle éleva Rita avec Ina comme si elles étaient ses deux propres filles. Elles partageaient la même chambre, allaient ensemble à l’école catholique à laquelle le curé du village les avait inscrites. Le secrétaire de mairie leur fit les papiers nécessaires. Un jour, trois Allemands de la Gestapo se présentèrent chez eux. Sophie sortit en courant et leur parla en allemand. Elle leur expliqua qu’elle avait perdu deux frères sur le front de l’Est. Ils repartirent aussitôt. Elle offrit son hospitalité à trois autres couples de Juifs allemands et à une jeune juive qu’elle avait réussi à faire sortir d’Allemagne à l’occasion d’une visite à sa famille. Elle agit de la sorte car, pour elle, tourner le dos aux souffrances de l’humanité aurait été un crime.     

Le 29 décembre 2005, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Sophie van Buren le titre de Juste parmi les Nations.

Sophie Van Buren

Sophie Van Buren qui reçoit le diplôme de Juste à Gallargues Le Montueux

Documents annexes

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17 février 2019 12:33:49
Invitation cérémonieInvitation cérémonie
17 février 2019 12:33:31