René & Jeanne Nabineau
Jeanne et René Nabineau, employé de la SNCF, résidaient à Tours (Indre et Loire). Le couple n’avait pas d’enfant. En novembre 1942, il accueillit un petit garçon juif, Henri Joinovici, 6 ans, et l’hébergea à titre gracieux jusqu’en 1947. La famille de Henri, Juifs originaires d’Europe Centrale, avait vécu au Pré-Saint-Gervais jusqu’en juin 1942. Un de leurs cousins fut fusillé au Mont-Valérien en février 1942. Une fois remise du choc, la famille décida de quitter Paris. Henri, son frère, sa sœur et leur mère partirent, avec un oncle, une tante et leurs trois enfants, s’installer dans une maison troglodyte, à Vouvray-sur-Loire (Indre-et-Loire). M. Joinovici était resté à Paris pour travailler et fut arrêté au cours de la rafle du Vel’d’Hiv’. En octobre 1942, les gendarmes se présentèrent à Vouvray à 5 heures du matin pour arrêter les réfugiés. Henri dormait au 3ème étage avec sa maman qui le poussa par la fenêtre située au niveau du jardin, l’enjoignant d’aller se réfugier chez les Cartier* qui habitaient à 1 km et cachaient de nombreux Juifs. Ils l’accueillirent et le gardèrent durant un mois. Louise Cartier fit alors appel à son frère René Nabineau et son épouse Jeanne et leur demanda de prendre l’enfant chez eux. Ils acceptèrent sur-le-champ. Ils le présentaient comme un neveu dont le père était prisonnier de guerre. Ils l’intégrèrent à la famille comme s’il était leur fils et allaient passer les dimanches chez le frère de René, agriculteur à Maillé. Quand, durant la retraite allemande, la situation à Tours devint très dangereuse, les Nabineau tentèrent de mettre Henri à l’abri à Maillé. Mais personne ne voulut prendre ce risque, ce qui lui sauva la vie une seconde fois car après un attentat perpétré contre un officier allemand à proximité, le village de Maillé fut victime le 25 août 1944 d’un massacre similaire à celui d’Oradour-sur-Glane. Ses parents étant morts en déportation, Henri fut reccueilli par des proches et dut quitter son « Tonton » et sa « Tata » mais a conservé des liens durables avec eux.         

Le 26 décembre 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne et René Nabineau le titre de Juste parmi les Nations.

 

Le témoignage

Avant guerre la famille Joinovici vit au Pré St Gervais. Après la débâcle de juin 1940, Marc Joinovici, qui est resté à Paris pour travailler, est arrêté et déporté. Brejna Joinovici, sa femme emmène leurs 3 enfants Anna, Albert et Henri ainsi que d’autres membres de la famille se réfugier dans la maison d’un ami située à Vouvray sur Loir (Sarthe). Un matin d’octobre 1942, les polices allemande et française viennent arrêter toute la famille. Brejna Joinovici jette son fils Henri âgé de 6 ans et demi par la fenêtre de la chambre située au troisième étage sur le jardin, lui enjoignant d’aller retrouver d’autres juifs alors cachés par la famille Cartier (nommée Juste en 1990) à 1 km de là. L’enfant y parvient et reste caché là pendant un mois. Mme Cartier le confie alors à son frère, René Nabineau, ainsi qu’à sa femme Jeanne. Le couple accepte et emmène l’enfant, seul survivant de sa famille, vivre avec eux à Tours, où il va rester jusqu’en 1947, lorsqu’il sera pris en charge par ses oncles et tantes qui ont échappé à la déportation.

Famille Nabineau

Famille Nabineau

Réné & Jeanne NABINEAU avec le petit Henri Joinovici

Documents annexes

Article de presse - La nouvelle républiqueArticle de presse – La nouvelle république
25 juin 2014 15:55:28
Invitation cérémonie NabineauInvitation cérémonie Nabineau
25 juin 2014 15:54:40