Renée MAILLARD en 1943
Jacques et Génia Mizné, juifs originaires de Pologne, émigrent en Belgique en 1931, où Riwa, la mère de Génia les rejoint. Leur fille Jacqueline naît en 1936 à Bruxelles

Après l’invasion de la Belgique en 1940, ils se réfugient dans l’Isère, à coté de Grenoble, alors sous occupation italienne. Jacques Mizné entre dans la Résistance. Il est dénoncé, mais aucun élément ne peut être retenu contre lui et il évite l’arrestation. Cependant, les Mizné ne se sentent plus à l’abri à Grenoble et décident fin août 1942 de passer en Suisse. Malheureusement, ils sont arrêtés à la frontière et internés au camp de Rivesaltes d’où ils auront la chance d’être libérés, grâce à l’intervention du Lieutenant Werner.

La famille Mizné revient quand même à Grenoble où Jacques continue son activité dans la Résistance. Mais le Dimanche 23 Mai 1943, la Gestapo de Lyon surgit à leur domicile : Jacques réussit à s’échapper tandis que Jacqueline assiste, atterrée, à l’arrestation de sa mère et de sa grand-mère. Les 2 femmes sont emmenées au fort de Montluc, alors que la petite fille, sur ordre de la Gestapo, est confiée à la femme de ménage.

Ce dimanche soir, Mère Magda Zech, Supérieure de l’Institut catholique Notre Dame de Sion à Grenoble, où Jacqueline est interne, s’inquiète de ne pas voir la petite fille rentrer au pensionnat. Dès le lendemain matin, Mère Magda aidée de Denise Paulin ( Soeur Joséphine en religion) fait les démarches auprès des autorités italiennes pour faire libérer la mère et la grand-mère de Jacqueline et confie la fillette à la famille Maillard, amie des parents de Denise Paulin.

C’est ainsi que Jacqueline, âgée de 6 ½ ans,, arrive dans la plus grande discrétion à Chapareillan, petit village entre Grenoble et Chambéry, où Mme Renée Maillard l’accueille sans hésiter, malgré les difficultés de la vie quotidienne et l’insécurité de cette période d’occupation.
Son mari Louis Maillard travaille à Lyon et elle assume seule l’éducation de ses 7 enfants. Renée fait passer Jacqueline pour sa nièce, lui fait porter par sécurité le nom des Maillard et apporte à cette petite fille déracinée réconfort et affection. Pendant plus d’un an Jacqueline partage ainsi la vie de cette famille nombreuse, va à l’école du village, fréquente l’Eglise car il ne faut pas se faire remarquer.

A la Libération, Jacqueline aura le bonheur de retrouver sa famille.

Renée Maillard est décédée en 1988. Dans une lettre adressée le 25 septembre 1944 aux parents de Jacqueline elle avait écrit :  » Jacqueline nous manque bien, le temps m’a duré la semaine qui a suivi son départ. J’ai eu peur à Chapareillan d’indiscrétion, j’ai tremblé pour cette petite fille que l’on m’avait confié et pour ses parents « 

Le 18 Octobre 2006, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Renée Maiilard.

 

Jacqueline à gauche

Jacqueline à sa communion entourée des enfants Maillard

Jacqueline en 1943

Jacqueline et les enfants Maillard

Jacqueline et les Maillard

Jacques Mizné tout à droite et des compagnons de la Résistance

Documents annexes

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16 février 2017 08:26:16