Henri et Rachel Katz habitaient avec leurs deux enfants Micheline née en 1933 et Jacques né en 1939 à Crouy dans l’Aisne. Ils gagnaient leur vie en vendant des fromages sur le marché et Germaine Cuvillier était la nounou des enfants.

Quand la guerre éclata, Henri fut enrôlé dans l’armée française. Il fut capturé et envoyé en Allemagne comme prisonnier de guerre où il réussit à envoyer des lettres à sa famille. Pendant ce temps, le commerce de la faille fut donné à un gérant selon les lois raciales édictées par le Gouvernement de Vichy. Rachel dut se débrouiller avec ses deux enfants et l’aide de Germaine Cuvillier.

En 1943, Rachel réussit de justesse à ne pas être arrêtée à Crouy. Elle décida de s’enfuir avec ses deux enfants chez sa belle-mère, Rosalie Katz, qui habitait à Tergnier. Elle laissa les enfants chez la grand-mère et partit cherche une autre cachette pour elle. Malheureusement elle fut prise quelques mois plus tard, envoyée à Drancy puis déportée à Bergen-Belsen.

Le 19 janvier 1944, les Allemands vinrent arrêter Rosalie et les deux enfants. Micheline se rappellera plus tard que la grand-mère essaya de sauter par la fenêtre et qu’elle l’en empêcha et que toutes les deux tombèrent sur le lit. Alors que les Allemands les amenaient vers le camion, Micheline brandit une lettre de son père et hurla que c’était la dernière lettre qu’elle avait reçue de lui. « Vous avez déjà mon père ! Regardez, il vient de nous écrire, laissez-nous, nous n’avons rien fait de mal ! ». L’officier allemand la regarda et répondit que si quelqu’un pouvait s’occuper d’eux, il ne les emmènerait pas. Micheline répondit immédiatement que leur nourrice se chargerait d’eux.

Germaine Cuvillier accueillit Micheline et Jacques chez elle à Crouy, où elle vivait avec son mari Gabriel et leur fils Jean âgé de vingt ans. Tous les trois furent émus par le destin des deux enfants. Ils les considèrent comme faisant partie de leur famille, malgré le danger encouru car les villageois savaient qu’ils hébergeaient des enfants juifs. Par chance personne ne les dénonça et les enfants survécurent. Par miracle, après la guerre Rachel et Henri revinrent vivants des camps et toute la famille fut à nouveau réunie.

Pendant de nombreuses années, les familles restèrent en contact étroit. Micheline a écrit après la guerre que les Cuvillier restaient sa famille et qu’elle n’oublierait jamais qu’elle leur devait la vie.

Le 14 juin 2009, l’Institut Yad Vashem Jérusalem à décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Gabriel Cuvillier, à sa femme Madame Germaine Cuvillier e à leur fils Jean Cuvillier.

 

Jacques et Micheline à Crouy

Jacques et Micheline à Crouy

Rachel Katz et ses enfants Jacques et Micheline

Documents annexes

Reconnaissance Juste parmi les NationsReconnaissance Juste parmi les Nations
31 décembre 2017 16:58:41
Article de presse - Le vase Communicant de 07/2010Article de presse – Le vase Communicant de 07/2010
31 décembre 2017 16:58:12
Article de presseArticle de presse
31 décembre 2017 16:57:11