Yvon Herschkowitz avait un frère jumeau Marcel et un frère plus jeune Félix Herbert.

Félix certifie que ces frères décédés eurent la vie sauve grâce à deux amis qu’ils avaient connus dans les chantiers de jeunesse, Jean Brottes et Raoul Mazoyer. Ces derniers âgés de 20 ans donnèrent leurs papiers d’identité à Yvon et marcel qui avaient le même âge qu’eux. Ils habitaient chez leurs parents, respectivement à Intres-l’Adret en Ardèche et à Cavaillon. Les deux frères Herschkowitz munis de ces papiers purent ainsi circuler librement et Yvon monta ensuite au maquis dans le sud de la France, acte pour lequel il reçut la légion d’honneur.

Félix le plus jeune des frères raconte son histoire.

Arthur son grand-père naquit en Allemagne et sa femme en Autriche. Après avoir fait les marchés, Arthur finit par posséder à Berlin un important magasin « Kaufhouse am Servini platz »

Ils arrivèrent en France en 1933 avec leur 3 fils et s’installèrent dans un petit hôtel du boulevard Bonne Nouvelle et ne parlaient pas le Français. Arthur avec l’argent de la vente des bijoux de sa femme ouvrit un commerce de confection au 10 rue de la Victoire à paris qui devint un magasin de disques et de radio puis d’horlogerie. En 1939 il possédait 4 magasins. Les deux frères jumeaux Yvon et Marcel allèrent au lycée de Saint-Maur jusqu’au baccalauréat.

Puis survint la guerre et la débâcle de 1940. La famille partit en zone libre dans le Sud de la France.

C’est Madeleine Sautereau, secrétaire d’Arthur qui dirigea alors l’un des magasins tandis que les 3 autres passèrent aux mains des Affaires juives. Madeleine cacha l’argent qu’Arthur ne put emporter et elle le lui rendit à son retour.

Yvon ayant entendu l’appel du Général de Gaulle tenta de le rejoindre, il parvint finalement à quitter clandestinement Marseille le 28 février 1941, caché dans la cale d’un bateau mais fut arrêté le 13 mars 1941 et enfermé au Fort de mers el Kebir puis transféré à la prison de Toulon. Après 4 mois de détention, il fut libéré et appelé avec son frère au chantier de jeunesse de Cavaillon, c’est là qu’ils rencontrèrent Jean Brottes et Raoul Mazoyer.

Les 4 copains étaient censés faire des travaux d’intérêt public. Yvon raconte à Catherine Hervais, sa fille qu’ils avaient ordre de remplir des sacs de charbon pour les allemands et qu’ils remplissaient en fait ces sacs de cailloux pour saboter autant qu’ils le pouvaient.

Yvon fut à nouveau arrêté à Nice cette fois-ci par les italiens en raison de son activité de résistant. C’est alors qu’il alla voir Jean Brottes qui lui donna ses papiers ce qui lui permit de pouvoir circuler librement et de poursuivre son activité de résistant. Pour jean, se retrouver sans papiers était risqué, il pouvait être arrêté et emprisonné, voire même expédié dans les camps, il n’en parla jamais à ses parents de peur de les inquiéter. Il fut plus tard convoqué pour le STO mais il réussit à y échapper sous prétexte d’un abcès à la main déclaré par un médecin complaisant.A la mi-août 1944 Yvon rejoignit le 517 ième régiment de parachutistes américains auprès duquel il resta jusqu’à al fin de la guerre.

Le 16 août 2009 L’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jean Brottes, le titre de Juste parmi les Nations.

Jean BROTTES au Chantier de jeunesse

Jean BROTTES

Lieu du sauvetage

Marcel Hervais jean Brottes et Yvon Hervais

Marcel Hervais Jean Brottes et Yvon Hervais

Documents annexes

Invitation  cérémonie BrottesInvitation cérémonie Brottes
5 août 2013 14:36:49
Article de presse-La Tribune du 11/05/2010Article de presse-La Tribune du 11/05/2010
5 août 2013 14:27:23