Samuel Smrodyni était né à Varsovie, sa femme Naomi aussi. En 1922, le couple immigre en Palestine mais devant la situation économique difficile s’installe en France quatre ans plus tard pour rejoindre leur famille. Ils ont une fille Judith. De nouveau en 1935 les Smrodyni repartent en Palestine où leur fils naît à Tel Aviv en 1936. Cependant la santé de Samuel se détériore et l’oblige à retourner à Paris.

En mail 1941, Samuel reçoit l’ordre de se présenter au commissariat de police pour être envoyé à Pithiviers. Il s’enfuit de la capitale vers la zone libre et s’installe à Pau où il trouve un emploi de menuisier. Sa famille le rejoint en août. En octobre 1942 avec la crainte grandissante d’être arrêté, Samuel cherche un refuge plus sûr pour sa famille. A quelques 135 kilomètres au nord-est de Pau, se trouve la ville de Fracescas dans le Lot et Garonne. Samuel et sa famille s’y cachent jusqu’en avril 1943 où un gendarme français le prévient du danger d’une arrestation. La famille se déplace dans un petit appartement dans la banlieue du village de Saint-Romans dans l’Isère qui appartenait au propriétaire d’une usine de menuiserie, où Samuel trouve un travail.

En septembre 1943, le Maire de Saint-Romans prévient Samuel et lui conseille d’emmener sa famille dans la montagne. Judith grimpe au sommet de la montagne pour apercevoir sa maison à Saint-Romans. En approchant de la forêt, elle rencontre un Monsieur Ageron qui s’occupe d’un troupeau de vaches. Quand elle lui explique la situation de sa famille, Monsieur Ageron lui conseille d’aller chez son fils et sa bru, Marius et Catterina Ageron, des fermiers. Marius et Catterina proposent imédiatement de prendre la famille chez eux dans leur ferme isolée à Saint-André-en-Royans et leur donnent la chambre de leur fille Estelle. Judith Retourne à Saint-Romans pour se cacher avec ses deux enfants chez Joséphine Boucher.

Samuel et Charles Smrodyni travaillaient dans la ferme des Ageron comme bergers et Naomi aidait Madame Ageron à la ferme et à la cuisine. Durant la journée, les Smrodyni ne quittaient jamais la maison ou les proches environs. Quand des amis ou connaissances venaient en visite, les refugiés juifs se cachaient dans leur chambre ou dans le grenier à foin. Les Ageron étaient chaleureux et des hôtes prevenants prenant soin de la famille hébergée.

En mai-juin 1944, les forces allemandes se battaient férocement dans la région contre les Résistants. Cherchant un refuge plus sûr, Samuel quitta la ferme et commence à grimper dans la montagne, où il rencontra Georges Idelon, le fils d’Auguste et Marie-Louis, les fermiers. Georges et son frère Auguste dirigeaient une affaire qui produisait du charbon des arbres qu’ils abattaient. Les frères avaient une cabane en bois rudimentaire dans la forêt dans laquelle ils rangeaient leur matériel. Ils acceptèrent que Samuel, Naomi et Charles s’y cachent. Ils leur apportèrent une table et quelques meubles de leur ferme et chaque jour leurs parents envoyaient de la nourriture.

Le 27 juillet 1944, les Allemands firent un raid surprise dans la ferme des Idelon (sur dénonciation) et ordonnèrent aux deux frères de sortir. Auguste essaya de s’enfuir mais il fut abattu et mourut des suites de ses blessures. Georges fut pris et torturé, mais il réussit à s’échapper et rejoignit la Résistance. Les Allemands mirent le feu à la ferme.

Les Smrodyni coururent vers une grotte que Samuel avait découvert en s’occupant des moutons des Ageron. Elle était bien cachée et Judith qui état aussi en grand danger, y rejoignit sa famille. Les Ageron se cachaient dans une grotte près de là et quand ils le pouvaient appportaient de la nourriture aux Smrodyni.

Le 30 août 2009, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Auguste Idelon et à son épouse Madame Marie-Louise Idelon.

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