l'Archiprêtre Sentex le 15 août 1944 à Lectoure derriere Fernand Henry le mari de sa soeur Aimée Sentex
Arthur Sentex est né à Réans le 8 janvier 1889.
Il est ordonné prêtre le 29 juin 1914. Mobilisé quelques semaines plus tard, il sera blessé.
En 1930, il devient archiprêtre de Lectoure.
Professeur de philosophie en terminales à Saint-Joseph, aumônier de la Jeunesse Catholique, ses fonctions l’aident dans ses actions clandestines en faveur des réfugiés et des résistants.
À partir de la guerre, la paroisse est double : Saint-Gervais et Saint-Esprit.
Le chanoine Arthur Sentex* appelle à Lectoure la congrégation religieuse de Sainte-Chrétienne de Metz. Ces religieuses repliées à Lectoure enseigneront à l’Immaculée Conception (« la pension ») de 1939 à 1948.
C’est est un meneur silencieux. Il cache Johanna Schwarz, petite fille juive autrichienne,
orpheline, à la pension de l’Immaculée Conception.
Témoignage de l’abbé Georges Bernès, vicaire à l’église du Saint-Esprit à partir de juillet 1944 : « L’homme qui mit à contribution les couvents : Carmel, Providence et même les églises fut le chanoine Arthur Sentex*, archiprêtre deLectoure, grand résistant, qui dirigea toutes les opérations et sauva ainsi de nombreuses personnes. Après la Libération, j’appris ainsi de sa bouche tout ce qu’il avait fait, sans toutefois entrer dans les détails car c’était un prêtre discret, humble mais au cœur plein de foi et d’amour pour tous les hommes ses frères« .
Marie Reznik, enfant juive à Lectoure durant toute la guerre témoigne : « La personne qui a risqué sa vie pour sauver mon oncle Polak, c’était l’archiprêtre Arthur Sentex* : cet homme, il n’y en avait pas deux pour agir de façon aussi dangereuse pour lui. L’archiprêtre Arthur Sentex* a dit à ma mère qui était dans la peur : “Ne vous faites pas de soucis pour vos enfants, je les élèverai dans la religion juive”« . En septembre 1943, le père venait d’être déporté et la mère craignait de l’être.
Témoignage de Renée Kaluszynski née Rebecca Frydman : faire évader le père et protéger la fille : « Mon père fait connaissance de l’archiprêtre et ils ont de longues conversations. Ma mère est arrêtée et envoyée au Camp Joffre à Rivesaltes. À sa libération, la famille est assignée à Saint-Clar. Le père est arrêté en septembre 1943 à Saint-Clar et déporté, Arthur Sentex* intervient.
À la suite de l’intervention de l’archiprêtre, un monsieur Frydman a été libéré : ce n’était pas mon père, un homonyme.«
Il va aussi sauver le père de Hilda et Dora Weissmann qui avaient 8 et 11 ans à l’époque. Israël Weissmann, s’est d’abord réfugié à Metz puis a rejoint Lectoure en se cachant, grâce à des cheminots, dans une cuve d’une locomotive. Quand il a su que son nom était inscrit sur la liste d’une rafle, il a trouvé refuge en l’église Saint-Esprit, caché par Arthur Sentex* dans le clocher.
L’archiprêtre fut l’objet d’une ovation le soir de la Libération du département (20 août 1944). Il célébra par la suite une messe avec le comité de Libération.
Lors de ses obsèques, en janvier 1947, la population entière suivit la cérémonie.
Le 24 février 2010, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Arthur Sentex.
Documents annexes
Paroles de son arrière petite nièce Capucine MEZEIX 24 janvier 2014 10:12:02 | |
Article de presse – La dépêche du midi du 21/12/2010 24 janvier 2014 10:11:27 |