Jeannine Grossmann, née en 1928, est l’aînée de trois enfants. Son père Josef avait émigré de Pologne en 1925. Sa mère Irena était originaire de Metz et c’est là que la famille était installée et tenait un commerce.
A la déclaration de la guerre en 1939 et l’annexion de l’Alsace-Lorraine, les Grossmann sont en vacances en Normandie. Ils décident alors d’y rester et de ne pas retourner chez eux. Ils inscrivent les enfants à l’école, mais comme la Normandie est occupée par les troupes allemandes, les Grossmann sont obligés de porter l’étoile jaune. La famille décide alors de fuir vers la zone “libre” de la France, où elle est rejointe par d’autres membres de leur famille installée dans le Gers. Les Grossmann s’installent à l’Isle Jourdain. Il n’y a pas d’école pour Jeannine et ses parents l’envoient étudier dans un couvent à Toulouse tenu par les Sœurs de Sainte-Marie de Nevers.
A l’été 1943, la famille est dénoncée par des voisins. Par chance, Irena voit les Allemands au moment où ils arrivent et elle se cache avec sa fille Simone dans une ferme voisine. Ne pouvant rentrer chez eux, Joseph, Irena et leurs enfants Eli et Simone rejoignent Jeannine dans le couvent dirigé par Sœur Marie-Julienne, Jeanne Pariset dans le civil. A l’automne, Josef Grossmann qui a contacté son frère emmène toute sa famille à Saint Junien dans la région de la Haute Vienne. Jeannine est inscrite dans une école à Limoges.
Jeannine a raconté plus tard combien les soeurs avaient été généreuses envers elle et n’avaient exercé aucune pression pour la convertir. Sœur Bernadette Cazenave a confirmé que le couvent hébergeait souvent des enfants juifs et même une famille entière qui n’avait pas où se réfugier.
Le 14 Juin 2011, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Jeanne Pariset.
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