Les ribouleau
Après la grande rafle des Juifs parisiens le 16 juillet 1942, des opérations similaires se déroulèrent dans des grandes villes de province. Le 19 juillet, deux gendarmes français se présentèrent au domicile des Malmed à Compiègne (Oise) et invitèrent le chef de famille, Srul Malmed, à les suivre au commissariat. Sa femme décida de l’accompagner. Ne voulant pas laisser leurs deux enfants seuls, ils demandèrent l’aide de leurs voisins les Ribouleau, qui habitaient l’étage au-dessous. Henri Ribouleau, lui même père de deux enfants, accepta de s’occuper de Rachel, neuf ans, et de Léon, quatre ans, « jusqu’au retour de leurs parents ». Ce retour n’eut pas lieu. Internés puis déportés, Srul et sa femme ne revinrent jamais des camps. Henri et Suzanne tentèrent de rassurer les petits en leur disant que leurs parents rentreraient à la fin de la guerre. Ils s’en occupèrent avec dévouement jusqu’à la Libération. Bien que les enfants Malmed vivent désormais avec eux, ils continuèrent à payer le loyer de l’appartement de leurs parents dans l’espoir de leur retour, et mirent en sécurité tous les objets de valeur – qu’ils remirent après la guerre aux enfants. La situation s’aggrava à partir de 1943. La région était bombardée par les Alliés et les conditions économiques empiraient. Les Ribouleau firent de leur mieux pour que Rachel et Léon, traités comme leurs propres enfants dont ils partageaient les maigres rations, ne manquent de rien; ils leur gardaient la meilleure place dans l’abri anti-aérien. Les petits les appelaient « papa » et « maman ». Après la guerre, les enfants furent recueillis par des parents aux Etats-Unis. Le contact ne fut pourtant pas rompu. Fidèles à la promesse faite à leurs parents, Henri et Suzanne continuèrent à correspondre avec Rachel et Léon et à les protéger de loin…

Le 13 novembre 1977, Yad Vashem a décerné à Henri Ribouleau et à sa femme Suzanne le titre de Juste parmi les Nations.

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