Gabriel et Rose Gutmacher habitaient à Paris avec leurs deux enfants, Sara née en 1924 et Léon né en 1932 quand la guerre éclata en 1939. Ils quittèrent la capitale, mais en 1940, ils décidèrent de revenir dans l’appartement dont ils étaient propriétaires.

En juillet 1942, la situation devint beaucoup plus dangereuse pour les Juifs. Gabriel et Rose réussirent à échapper à la rafle du “Vél d’Hiv” grâce à une connaissance qui les avait avertis. Ils se cachèrent dans un premier temps chez des voisins. Puis ils envoyèrent leurs enfants dans divers endroits pour les cacher. Sara et Léon furent placés à Aubenas dans le département de l’Ardèche, où ils furent accueillis par leur oncle, Moïse Gutmacher, qui s’était installé là avec sa femme Berthe et leur fille Mathilde.

Au début ils vécurent tous ensemble dans une maison louée par Emile Chastagner, mais en novembre 1942, quand la zone libre fut envahie par les Allemands, les Gutmacher décidèrent de se séparer pour se cacher. Léon fut alors placé chez le couple Vialle à qui a été décerné le titre de Juste parmi les Nations en 2005, à Juvinas, où il resta jusqu’à la Libération.

Sara vécut chez Emile Chastagner et sa femme Marie qui étaient fleuristes. Emile présenta Sara comme sa nièce et lui fit obtenir de faux papiers d’identité sous le nom de Sylvie Gordon. Elle pouvait ainsi les aider dans leur boutique. Elle rendait visite à son frère et à sa cousine une fois par mois.

Sara resta chez les Chastagner jusqu’à la Libération en 1944, sans les dédommager pour toute l’affection qu’ils lui portaient. Ils la considéraient comme faisant partie de leur famille, malgré les risques qu’ils encouraient s’ils avaient été dénoncés. Après la guerre, Sara est toujours restée en contact étroit avec Mimi, la fille des Chastagner.

Le 15 août 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Emile Chastagner et à son épouse Madame Marie Chastagner.

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