Devant l’avancée des troupes allemandes en 1939, la famille Meyer est contrainte de quitter son domicile à Sarreguemines en Moselle pour gagner la zone libre. Les Meyer ont le statut de réfugiés. Les deux fils Jérôme et Lucien, de nationalité française, sont mobilisés. Marx Meyer, son épouse Euphrasie, née Hirsch et leur fille Adeline, 19 ans, étudiante qui a dû interrompre ses études, s’installent d’abord à Beaune, puis à Bar-le-Duc au printemps 1940.
Une nouvelle fois, ils sont contraints de fuir l’avancée des Allemands et se réfugient dans un village de 3000 habitants, à Châteauneuf-la-Forêt dans la Haute-Vienne. Ils trouvent un hébergement dans la maison de Germaine et Louis Becette qui était charron. Ils ont trois enfants : André, Guy et Renée. Marx Meyer ne trouve pas de travail et seule l’allocation de réfugiés leur permet de survivre. Le fils Jérôme Meyer, photographe, part à Lourdes où il trouve du travail. L’autre fils, Lucien Meyer a été fait prisonnier.
En janvier 1942, Euphrasie Meyer, en mauvaise santé, décède n’ayant pu avoir les soins appropriés.
A cette époque Adeline Meyer, rencontre à Limoges celui qui deviendra son époux, Robert Hirsch, réfugié venant de Strasbourg. Adeline et Robert se marient en octobre 1942. Ils quittent Limoges car Robert ne peut plus travailler dans son commerce de bonneterie et rejoignent Marx Meyer qui se trouve toujours chez les Becette à Châteauneuf. Lucien Becette procure à Robert un faux certificat de travail. Les Becette soutiennent et aident le couple Adeline et Robert Hirsch et Marx Meyer.
Quand les Meyer ont quitté la Moselle, ils ont emporté tout ce qu’ils avaient pu prendre. Ils confient leurs biens les plus précieux à Monsieur Becette pour qu’il les mette à l’abri. Il enterre tout dans son atelier de charron.
Le 10 février 1944, Adeline Hirsch donne naissance à une petite fille prénommée Michèle.
Le 6 avril 1944, les Allemands arrivent à Châteauneuf-la-Forêt avec une liste de familles juives à arrêter. Ils arrivent chez les Becette et frappent à la porte. Les Becette aident les trois adultes à quitter la maison par la fenêtre donnant dans le jardin afin de gagner la forêt pour s’y cacher. Germaine Becette se propose de garder le bébé qui aurait pu compromettre la fuite. Quand les Allemands défoncent la porte de l’appartement, ils ne trouvent que Michèle dans son petit lit. Ils ne la prendront pas.
Dans le même temps, Louis Becette envoie une jeune fille prévenir les familles juives d’un village proche, Neuvic-Entier. Lorsque les Allemands y arrivent, ils ne trouvent personne.
Par la suite, Germaine BECETTE a fait admettre Michèle au château de Neuvic-Entier dans une maternité où se trouvent des femmes de prisonniers et des filles mères.
Ce n’est que bien plus tard que l’on apprendra que Louis Becette était un grand résistant, chef des maquisards de la région. Il était le premier sur la liste des personnes recherchées par les Allemands et les miliciens. Ils avaient menacé sa famille et dit qu’ils incendieraient la maison s’ils ne le trouvaient pas. C’est pour cette raison que Louis Becette rentra une nuit pour enterrer tout ce qui lui avait été confié au pied d’un arbre dans son jardin.
Les Becette ont protégé et aidé cette famille juive avec chaleur et gentillesse. Ils n’ont jamais rien demandé en échange de l’aide qu’ils ont apportée. Adeline Hirsch, son mari Robert, sa fille Michèle et son père Marx Meyer ont pour la famille Becette un profond sentiment de reconnaissance et un profond attachement. Les familles sont toujours restées en contact. Les Becette ont été invités au mariage de Michèle et mis à l’honneur, tant pendant la cérémonie religieuse que lors de la soirée qui a suivi.
Le 28 avril 2013, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Louis Becette et à son épouse Madame Germaine Becette.
Documents annexes
Article de presse – Le populaire du centre de 09/2014 27 juillet 2017 17:09:24 | |
Invitation cérémonie Becette 10 septembre 2014 15:38:28 |