Clément & Marie Dumont
André Pereyre est né en 1904 à Bayonne. Il est descendant de marranes implantés dans cette ville depuis le XVIIIème siècle. Il tient un commerce de mercerie avec son propre père.  Lisette Pereyre est née en 1911 à Carpentras. Elle est descendante des « Juifs du Pape » dont la famille est présente à Carpentras depuis le milieu du XVIIème siècle. Elle travaille dans la société familiale. André et Lisette Pereyre se marient en 1938 à Carpentras et vont s’installer à Bayonne. Leur fils Michel Pereyre naît en 1940.

Jusqu’au 11 novembre 1943, Bayonne fait partie de la zone sud occupée par les Allemands. Le commerce familial est aryanisé en mars 1941. En octobre 1941, André et Lisette Pereyre décident de quitter Bayonne pour s’installer à Carpentras où vit encore la famille de Lisette. En 1942 et 1943, le restant de la famille paternelle les rejoint à Carpentras.

Carpentras fait alors partie de la zone occupée par les Italiens depuis 1942. Après la capitulation italienne en septembre 1943, les Allemands occupent Carpentras. Le 11 novembre 1943, des rafles ont lieu en ville et six personnes de la famille Pereyre sont arrêtées et déportées par le convoi N° 64 du 7 décembre 1943 vers Auschwitz où elles sont assassinées. André Pereyre et son épouse Lisette ainsi que leur fils Michel échappent à la rafle. Ils prennent la fuite à vélo vers la ferme des Dumont située à Bédoin, à 15 kilomètres de Carpentras.

Les Dumont sont agriculteurs. Clément Dumont est né en 1880, son épouse Marie est née en 1874. A la ferme vit également Fernande Dumont, l’épouse de leur fils alors prisonnier de guerre et Roger, leur petit-fils âgé de six ans. Marie Dumont avait été la nourrice de Lisette quand elle était enfant. Le 12 novembre 1943, André et Lisette Pereyre et leur fils Michel sont accueillis par les Dumont. Ils sont installés dans un petit logement dans une dépendance de la ferme. Pendant plusieurs mois, la famille Pereyre est cachée, logée et nourrie. Fernande participe à ce sauvetage. Le petit Roger reçoit l’ordre de ne pas parler à l’école des autres personnes qui vivent à la ferme de ses grands-parents.

Un mois après leur arrivée, les Pereyre ont de nouveaux papiers d’identité. Ils s’appellent dorénavant Peyral. C’est certainement les Dumont qui ont facilité l’obtention de ces nouvelles identités. Les risques encourus par les Dumont étaient grands car, à Carpentras et à Bédoin, nombreux étaient ceux qui connaissaient les liens qui unissaient les Dumont et la famille de Lisette.

Au printemps 1944, André et Lisette Pereyre vont se réfugier dans le Limousin, à huit kilomètres de la petite ville d’Oradour-sur-Glane. Fin septembre 1944, ils rentrent à Bayonne libérée et reprennent leur véritable nom. Après la Libération, les Pereyre sont restés en contact avec les Dumont et se rendent visite. L’affection et le sentiment d’une dette envers cette famille étaient très grands. Les liens se sont pourtant distendus petit à petit après le décès des parents de Michel en 1989 et 1990. Michel Pereyre a découvert plus tard que Roger Dumont vivait toujours dans la ferme familiale et le contact s’est renoué entre les deux familles.

Le 24 décembre 2014, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Clément Dumont et à son épouse Madame Marie Dumont.

 

André & Michel Pereyre à Bédoin en 1943

André Peyral

Lisette & Michel Pereyre à Bédoin en 1943

Lysette Peyral

Paula Dumont Clément Dumont Lisette Pereyre et Roger Dumont à Bédoin en 1955

Roger Dumont et Michel Pereyre en 1943

Remsie de la médaille des Justes au petit fils Roçger Dumont

Documents annexes

Article de presse - l'Echo des Carrières bulletin de l'association culturelle des Juifs du pape N°83 Juin 2016Article de presse – l'Echo des Carrières bulletin de l'association culturelle des Juifs du pape N°83 Juin 2016
23 avril 2018 16:53:22
Invitation cérémonieInvitation cérémonie
13 janvier 2018 12:11:22