Isaac Pfefer et son épouse Gitla demeurent rue de Meaux à Paris avec leurs enfants Suzanne, Jean et Daniel qui a six ans en 1940.

Le 14 mai 1941, Isaac reçoit une convocation « le billet vert » pour examen de situation. Il est immédiatement interné à Pithiviers, un camp situé dans le Loiret. Il est déporté le 17 juillet 1942 par le convoi N° 6 à Auschwitz, où il est assassiné. Suzanne part travailler comme décoratrice en tissus à Grenoble. Lors d’un voyage à Brive-la-Gaillarde, elle tombe malade de sous-nutrition et décède le 20 mai 1944 à l’hôpital.

En juillet 1942, Gitla Pfefer est avertie de la rafle imminente du « Vél d’Hiv » et la famille se cache dans le quartier du Marais, dans l’immeuble des grands-parents. Les deux garçons, Jean et Daniel sont confiés à leur oncle Jacques Pfefer qui les fait passer en zone libre. Jean et son oncle Jacues rejoignent une tante installée à Toulouse. Daniel rejoint un oncle, Léon Osman dans la Creuse, près de Guéret.

Gitla Pfefer tente de rejoindre ses enfants. Malheureusement elle est arrêtée sur de passage de la ligne de passage en zone libre. Elle est internée à Beaune la Rolande, puis à Drancy et déportée à Auschwitz par le convoi N° 38 le 28 juillet 1942.

Léon Osman est installé avec sa femme Madeleine et leur fille Anna à Fourneaux, commune de Saint-Hilaire le Château, dans une maison mise à leur disposition par le fermier voisin. Dans le même village vit la famille Tobias, des amis des Osman, Paul, sa femme Céline et ses enfants Charles et Lisa. Les garçons vont à l’école.

A l’automne 1943, la situation devient difficile. Les Allemands aidés par les milices recherchent activement les Résistants et les familles juives. Léon et Paul sont membres de la Résistance et vivent par longues périodes dans le maquis. Les parents décident de mettre les enfants en sécurité. Les filles Anna et Lisa sont placées chez les Jouannaud à Soubrebost, des familles trouvées par relation qui acceptent de les héberger. Les garçons sont placés dans le hameau de la Royère, commune de Sardent, où il n’y a que deux fermes. Charles est hébergé par Léon et Marie Valaud, des cousins de la famille Conchon. Daniel est placé chez Madame Simone Conchon. Le hameau est difficilement accessible, desservi par une petite route vicinale et à l’écart. Germaine, la belle-mère de Simone Conchon, Simone et sa fille Yvette qui a alors six ans, vivent ensemble sous le même toit. Le mari de Simone, Jean Conchon a été fait prisonnier à Dunkerque dès le début de la guerre et est retenu en Allemagne. Simone Conchon considère Daniel comme si c’était son fils. Elle l’accueille avec beaucoup de bonté. Daniel aide à la ferme pour le ramassage des œufs, garder les vaches et il participe à la récolte du foin en été.

Lors de la remontée des troupes allemandes à travers la France, toute la famille se regroupe et vit cachée jusqu’à la Libération finale de Guéret, dans une grange, près de Soubrebost. Fin août 1944, les Osman retournent à Saint Quentin dans l’Aisne. Daniel Pfefer devient leur fils adoptif. Daniel garde une grande reconnaissance à Simone Conchon pour le courage dont elle a fait preuve en le prenant en charge alors qu’elle était seule pour s’occuper de la ferme et de sa famille. Elle connaissait très probablement les risques encourus si Daniel avait été trouvé chez elle. Daniel est resté en contact avec sa fille Yvette.

Le 31 octobre 2016, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Léon Jouannaud et à son épouse Madame Marie Jouannaud ainsi qu’à Madame Simone Conchon.

CONCHON Simone et sa fille Yvette

Daniel Pfefer

Documents annexes

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15 novembre 2017 09:19:13