Voyageur-représentant de commerce, Jean Weidner, né à Bruxelles en 1912, était affecté par la firme qu’il représentait au sud de la France et à Genève. Après l’occupation de la Hollande, de la Belgique et de la France, il choisit de s’installer à Lyon et continua à travailler. Dans un premier temps, cet homme profondément religieux qui appartenait à l’Eglise des Adventistes du Septième Jour vint en aide à ses compatriotes hollandais. Cependant, très vite, il se sentit moralement tenu d’aider d’autres malheureux. Il mit sur pied un réseau bientôt appelé Dutch-Paris, qui trouvait des logements, fournissait aux gens traqués par les Allemands ou la police de Vichy de faux papiers d’identité, et quand c’était possible, les faisait passer en Espagne ou en Suisse, pays restés neutres. Le réseau, qui compta jusqu’à trois cent membres, a sauvé un millier de personnes, dont 800 Juifs, plusieurs aviateurs abattus au dessus de la France, des membres du clergé poursuivis par les autorités pour avoir aidé des Juifs ainsi que des réfugiés politiques. M. Rosenthal fut l’un des Juifs qui durent la vie à Jean Weidner. Il avait été interné au camp de Châteauneuf-les-Bains; sa femme, sans ressources, ne pouvait quitter la France avec leur jeune fils. M. Weidner fit en sorte que le prisonnier puisse se rendre, pour des « soins dentaires » dans une ville voisine du camp, le « kidnappa » et le conduisit à Lyon où l’attendaient sa femme et son fils avec des faux papiers d’identité qui leur permirent de passer en Suisse. Recherché par la Gestapo, Jean Weidner fut capturé plusieurs fois, mais réussit toujours à s’évader : une fois en sautant d’un train en marche, une autre en traversant le Rhin à la nage et une fois même en sautant d’une fenêtre du troisième étage, alors que les Allemands s’apprêtaient à l’exécuter.

Le 4 mai 1978, Yad Vashem a décerné à Jean-Henri Weidner le titre de Juste parmi les Nations. 

Henri WEIDNER

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