En 1941, Olga et José Fermont, qui étaient juifs, habitaient à Paris avec leur fils âgé de quatre ans. Le 11 décembre, les Allemands vinrent arrêter José. Il n’était pas chez lui. Mais à présent, il n’avait d’autre choix que s’enfuir. Avec l’assistance d’organisations clandestines, il réussit à franchir la ligne de démarcation et gagna Lyon, en zone libre. Quelques semaines plus tard, la police étant revenue, Olga s’enfuit à son tour avec son fils, et rejoignit son mari à Craponne, dans la grande banlieue lyonnaise. C’est là qu’elle rencontra Marie-Louise, Madame veuve Couttet, qui dirigeait un jardin d’enfants, et accepta d’accueillir le petit garçon dans son établissement. Pour ne pas dévoiler que l’enfant, et donc ses parents, étaient juifs, son nom ne fut pas porté sur les registres, ce qui était pourtant contraire à la loi. Lorsque, le 26 août 1942, fut déclenchée la grande rafle des Juifs de Lyon et des environs, Madame Coutet était en vacances dans sa propriété de Saint-Quentin Fallavier, dans les Alpes. Apprenant ce qui se passait, elle rentra précipitamment à Craponne et proposa aux Fermont d’héberger l’enfant, afin de permettre à ses parents de tenter de passer en Suisse. Malgré la grande confiance qu’ils portaient à l’institutrice, Olga et José refusèrent de se séparer de leur fils. Emue par leur douleur et leur dramatique situation, Marie-Louise Couttet décida de les héberger tous trois dans sa maison de St-Quentin Fallavier. Elle leur donna ainsi asile jusqu’à la fin de l’Occupation, en s’occupant d’eux avec un extraordinaire dévouement. Certes, certains voisins se doutaient bien que ses visiteurs – qu’elle présentait comme des amis – étaient juifs. Mais, comme ils la respectaient et lui faisaient confiance, ils ne la dénoncèrent pas. Bouleversée par la grande rafle d’août 1942 et notamment par le douloureux spectacle d’enfants séparés de leurs parents, la fille de Marie-Louise rallia la Résistance. Arrêtée, elle fut sauvagement torturée et resta en prison jusqu’à la Libération. Olga et José Fermont et leurs enfants entretinrent d’étroites relations avec Marie-Louise Couttet jusqu’à sa mort. Lorsqu’elle accepta, en 1980, la médaille que lui a décernéit Yad Vashem pour avoir sauvé des Juifs pendant la Shoah, la vieille dame, âgée alors de 86 ans, vivait dans un foyer pour personnes âgées. Ayant toujours considéré ce qu’elle avait fait, avec les risques encourus, comme son devoir, il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’elle méritait une récompense quelconque.

Le 31 janvier 1980, Yad Vashem a décerné à Marie-Louise Couttet le titre de Juste des Nations. 

 

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