Eugénie Brunel
Pendant l’Occupation, Eugénie Brunel vivait à Gilhoc, petit village de l’Ardèche, en zone sud. La jeune sage-femme paricipait à des actions clandestines. C’est ainsi qu’elle rencontra la famille Prins-Hyatt. Ces Juifs qui avaient fui la Hollande étaient arrivés à Lamastre en Ardèche; reconnus comme juifs, le père et le grand-père furent arrêtés et déportés. La mère et la grand-mère réussirent à prendre la fuite avec la petite Betty, six ans. Cette dernière fut confiée à Eugénie Brunel, qui s’en occupa avec dévouement et affection. Bien nourrie et bien vêtue, l’enfant fut inscrite à l’école du village. La sage-femme allait régulièrement voir la mère et la grand-mère de la fillette dans leur cachette, leur donnant des nouvelles et leur apportant ravitaillement et vêtements. Elle donna également asile à d’autres réfugiés. Grâce à ses contacts dans la clandestinité, elle procura de faux papiers aux Samuel, un jeune couple de Strasbourg qu’elle hébergea. Ces papiers leur sauvèrent la vie. Bien que catholique pratiquante, Eugénie Brunel ne chercha jamais à convertir Betty. La fillette vécut chez elle jusqu’à la fin de l’Occupation. Ensuite, et pendant trente ans, la sage-femme ignora tout du sort de celle qu’elle appelait « ma petite Betty chérie ». Ce n’est qu’en 1975, lors d’une visite à Paris de Betty, accompagnée de son mari et de ses deux enfants, que les deux femmes se rencontrèrent. L’année suivante Eugénie rendit visite à Betty, qui à présent habitait Los Angeles. Les deux femmes continuèrent à se rencontrer une fois par an. Dans sa déposition Betty Prins-Hyat devait déclarer qu’elle n’avait jamais rencontré une femme au sens moral aussi élevé qu’Eugénie, et que c’était grâce à ses actions qu’elle avait été sauvée.
Le 1er janvier 1981, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Eugénie Brunel le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – Le Dauphiné Libéré du 30/06/2013 27 septembre 2017 09:55:54 |