Antoine Blanchard, directeur technique de la Téléphonie générale à Lyon en zone sud, avait pour collègue Herman Labedz. Ce dernier, Juif polonais, s’était enfui de Belgique avec sa femme et sa fille après l’occupation de ce pays par les Allemands. Fin 1942 Lyon fut occupé à son tour, et en 1943 une vague d’arrestations se déclencha contre les Juifs n’ayant pas la nationalité française, qui étaient ensuite déportés vers l’est. Conscient du danger dans lequel se trouvait son collègue, Antoine Blanchard obtint pour lui l’autorisation d’aller vivre temporairement, avec un autre collègue juif, dans le dortoir du séminaire de l’université catholique à Lyon, sous le prétexte qu’ils devaient y installer un central téléphonique interne. Toutefois, avec le retour des étudiants à la rentrée scolaire, les deux hommes durent partir. Heureusement, Blanchard leur avait trouvé une nouvelle cachette, Le Chatelard, situé dans le village de Francheville-le-Haut dans le Rhône. Ils y restèrent trois mois, là encore installant des téléphones contre un modeste salaire. Finalement, Blanchard procura à Labedz de faux papiers d’identité et au début de 1944, le réfugié put reprendre son travail à Lyon sous un nom d’emprunt. Antoine prenait un risque énorme, car beaucoup de membres du personnel connaissaient la véritable identité d’Herman et auraient pu le dénoncer. Dans le cadre de son travail, Herman fut transféré à Saint Etienne où il séjourna jusqu’à la fin de l’Occupation en août 1944.

Le 28 janvier 1982, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Antoine Blanchard le titre de Juste parmi les Nations. 

Antoine BLANCHARD

Documents annexes

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19 novembre 2014 09:29:43