En novembre 1942, la ville d’Annecy en Haute-Savoie, à proximité de la frontière italienne et de la frontière suisse, passa sous contrôle italien. Jusqu’en septembre 1943, date à laquelle les Allemands occupèrent la région, un flot de réfugiés juifs se dirigea vers la ville pour échapper aux arrestations et déportations de la zone occupée. Georgette Lavorel, qui appartenait à une famille de médecins bien connue, était elle-même directrice d’une maternité. Elle allait devenir célèbre pour ses positions courageuses contre l’occupant allemand et en faveur des réfugiés juifs. Elle trouvait également des cachettes et du ravitaillement pour les membres des réseaux clandestins de l’endroit. Dans sa maternité, elle donnait de faux noms aux mamans juives pour tromper les autorités. De nombreuses familles juives lui doivent la vie. C’est le cas notamment des Cauwel. En septembre 1941, Fleurette Cauwel donna le jour à un petit garçon dans la maternité d’Annecy. Georgette fit tout le nécessaire pour la circoncision du bébé puis procura à la jeune maman – sous un faux nom – les cartes d’alimentation spéciales pour mères allaitant leurs bébes que délivrait la mairie. Elle continua à s’occuper de Florette et de son bébé pendant trois ans – de septembre 1941 à septembre 1944, malgré les risques énormes, encore accrus après l’arrivée des Allemands. Elle vint également en aide à d’autres membres de la famille Cauwel, les parents de Fleurette et ses oncles qui habitaient à Annecy. Le président de la communauté juive de la ville dut également la vie à Georgette Lavorel. En janvier 1944, sans doute dénonciation, Rodolphe Moos se retrouva traqué par la Gestapo qui offrit une récompense pour sa capture. Malgré les lourdes peines prévues pour quiconque aidait les Juifs sous l’occupation, la jeune femme aida Rodolphe Moos à quitter la ville et le transféra vers une cachette sûre. Elle loua une ambulance, y installa un gynécologue et prétendit qu’il fallait transporter d’urgence une malade à l’hôpital. Puis elle fit monter Moos dans le véhicule, qui passa sans encombre les contrôles de police. Il réussit à tenir bon dans sa cachette jusqu’à la fin de la guerre, puis revint à Annecy reprendre sa place à la tête de la communauté. Les excellentes relations que sa famille entretenait avec Georgette Lavorel se poursuivirent après sa mort.

Le 15 mars 1983, Yad Vashem a décerné à Georgette Caillat-Lavorel le titre de Juste des Nations.

 

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