Mireille Gardère était directrice d’un lycée de jeunes filles à Figeac, dans le Lot. Au printemps 1944, elle sauva la vie de Françoise Bruhl, la fille de Henri-Lévy Bruhl, professeur de Droit et l’un des dirigeants du Parti socialiste français. Jusqu’en novembre 1942, le professeur avait vécu à Lyon avec sa famille, en zone sud. Lorsque les Allemands y firent leur entrée, la famille dut se cacher. Leur ami Paul Ramadier (q.v) les abrita jusqu’au printemps 1944, mais la pression allemande s’accentuant, ils n’étaient plus en sécurité chez lui. La famille se dispersa, chacun se trouvant une cachette différente. Françoise fut envoyée au lycée de Figeac où Mireille Gardère lui confia un emploi de conseillère pédagogique et de surveillante. Grâce à la courageuse action de la directrice, la jeune fille se trouva assurée d’un logement et d’un travail jusqu’à la Libération. Richard Salmon Lévy, jeune juif de vingt ans, habitait Lyon avec sa famille. A l’été 1942, il découvrit que son nom figurait sur une liste de personnes à arrêter et à déporter immédiatement. Le pasteur Idebert Exbrayat (q.v.) lui donna de faux papiers et, grâce à Mireille Gardère, lui trouva un travail au lycée de jeunes filles de Figeac. En mai 1944, une brigade SS fit son entrée dans la ville et traqua les hommes juifs – ce qui ne l’empêcha pas de perquisitionner au lycée de filles. Mireille Gardère cacha le jeune Lévy au grenier pendant 24 heures. Prévenu par elle, le pasteur Exbrayat vint chercher Richard et le conduisit dans une forêt près de Decazeville, dans l’Aveyron. Deux semaines plus tard, la situation étant redevenue calme à Figeac, le pasteur ramena le jeune homme au lycée où il put vivre et travailler sans incident jusqu’à la libération.

Le 17 janvier 1985, Yad Vashem a décerné à Louise-Mireille Gardère le titre de Juste parmi les Nations. 

 

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