Lorsque la guerre éclata, les Oehlgisser vivaient à Paris avec leurs deux filles, Esther, née en 1929, et Charlotte, née en 1934. Ils avaient pour voisin de palier Simone Justes et sa fille Bernadette, du même âge qu’Esther. Les deux familles sympathisèrent. Devant l’aggravation de la situation des Juifs à Paris, où à chaque instant pouvait survenir une rafle, Simone proposa à ses voisins juifs de se réfugier chez son beau-frère, à St. Aubin dans les Landes. Le département était certes en zone occupée, mais les Oehlgisser, convaincus qu’ils y seraient plus en sécurité qu’à Paris, acceptèrent avec reconnaissance. C’est ainsi qu’au mois de mars 1942 Simone Justes escorta les Oehlgisser jusqu’à la ferme de Henri et de Marthe Justes, qui leur donnèrent asile. M. Oehlgisser, tailleur de son métier, rentra à Paris pour continuer à travailler, laissant sa femme et ses filles chez les Justes. Ceux-ci ne demandèrent aucune rémunération pour leur hospitalité. Charlotte et Esther commencèrent à fréquenter l’école du village. Il n’y avait pas d’Allemands dans la localité et le poste de gendarmerie le plus proche se trouvait à Murgon, sept kilomètres plus loin. Seulement, St.Aubin ne comptant qu’environ 300 habitants, il était impossible de cacher la présence des nouvelles venues. Au bout de quelques mois, quelqu’un dénonça les Oehlgisser. Un matin de l’été 1942, l’institutrice du village, Cécile Larrazet (q.v.) se précipita chez les Justes pour les avertir que les gendarmes étaient en route pour arrêter leurs hôtes. Entretemps, M. Oehlgisser avait fui Paris et rejoint les siens. Tous quatre quittèrent la ferme en hâte et s’enfuirent à travers champs. Heureusement Pierre Larrazet, le mari de Cécile, qui était le postier du village, réussit à leur trouver d’autres cachettes où ils purent survivre jusqu’à la Libération.

Le 16 juin 1992, Yad Vashem a décerné à Henri, Marthe et Simone Justes le titre de Juste parmi les Nations. 

 

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