FLAMENT Marie Elvire
Marie-Elvire Flament était assistante sociale à Paris. Pendant l’Occupation elle était responsable d’enfants dont les parents ne pouvaient pas s’occuper et était chargée de leur trouver des foyers d’accueil, ce qui lui valut d’être en contact avec des familles de la Nièvre. Lorsque commença l’opération des mesures anti-juives à Paris, beaucoup de parents juifs vinrent lui demander d’envoyer leurs enfants à la campagne. Certains de ces parents furent arrêtés et déportés. L’assistante sociale, alors âgée d’une soixantaine d’années, se consacra tout entière à ces enfants. Elle leur trouva à la campagne des familles prêtes à s’en occuper moyennant finances, et s’efforça de placer les petits dans les foyers qui leur convenaient le mieux. Elle leur fournissait également de faux papiers et des cartes d’alimentation qu’elle se chargeait de renouveler. En dépit des risques énormes qu’elle encourait, elle allait aussi rendre visite aux enfants pour s’assurer qu’ils étaient bien traités. Pendant trois ans, cette femme qui n’était plus très jeune partait chaque mois sur sa vieille bicyclette rendre visite à « ses » enfants à la campagne, leur apportait de nouveaux papiers et leur trouvait de nouveaux abris si cela se montrait nécessaire. Bien des parents avaient été déportés; d’autres étaient dans l’incapacité de payer pour l’entretien des petits. Marie-Elvire Flament trouva des fonds auprès d’organisations juives et put ainsi sauver plus de cent enfants. Ce fut le cas de Michelle Tsatskin, qui avait alors quatorze ans, et de sa soeur Huguette, qui en avait douze. Leur famille habitait Paris. Après la grande rafle du 16 juillet 1942, où pour la première fois des enfants mineurs avaient été arrêtés, l’assistante sociale persuada madame Tsatskin, dont elle avait fait la connaissance par l’intermédiaire de la cheftaine scoute de la troupe des deux soeurs, de les envoyer en lieu sûr. Elle lui promit de veiller à ce que les jeunes filles reçoivent une éducation juive s’il arrivait malheur à leurs parents. Elle plaça les deux soeurs dans un pensionnat protestant; elles purent ainsi fréquenter normalement l’école jusqu’à la Libération en août 1944. M. Tsatskin avait perdu son emploi et comme ses économies fondaient vite, Marie-Elvire Flament contribuait au paiement des frais de scolarité élevés de l’établissement. Elle avait donné de faux papiers aux deux jeunes filles et les logea pendant un mois dans l’appartement de sa soeur à Paris pour leur permettre d’être près de leurs parents. En février 1944, voyant que la situation s’aggravait, elle persuada les Tsatskin de ne plus porter l’étoile jaune et de se cacher, leur fournissant à eux aussi de faux papiers. Ils trouvèrent refuge à Meudon dans un appartement abandonné d’un immeuble endommagé par les bombardements, et y vécurent jusqu’à la Libération.

Le 14 avril 1985, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Elvire Flament le titre de Juste parmi les Nations. 

 

Marie Elvire FLAMENT

Bella Mandel,11 ans 1946

MANDEL Annette, 13 ans

Monique MANDEL, 5 ans et demi en 1946

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