André Counord était enseignant au collège de Château-Gontier (Mayenne). Secrétaire de la section SFIO, il milita dès 1934 à la Ligue des Droits de l’Homme et aida des réfugiés de la Guerre d’Espagne et d’Allemagne. Denise le secondait activement dans ses activités humanitaires et travaillait au standard téléphonique du bureau des postes local. Le couple avait trois enfants en bas âge. Durant l’Occupation, André fut fondateur du réseau de résistance Libé-Nord, rattaché ensuite aux Forces Françaises de l’Intérieur dont il devint le commandant départemental en 1944. Denise, de par son emploi, recueillait des informations intéressant les résistants et les Juifs et devint agent de renseignement et de liaison du réseau. Dès 1940, trente deux Juifs furent assignés à résidence à Château-Gontier. Lors de la rafle de juillet 1942, Denise tenta de les prévenir du danger mais plusieurs victimes furent arrêtées. Parmi celles-ci se trouvait Pinhas Honig, déporté et mis à mort à Auschwitz. Sa femme, Esther, qui était enceinte, échappa à l’arrestation en prétendant être sur le point d’accoucher. Elle et ses deux fillettes Cécile et Fanny, 4 et 2 ans, furent épargnées pour le moment, mais les gendarmes menacèrent de revenir les chercher. Le 4 novembre 1942, Esther donna naissance à un garçon, Elie. L’institutrice des deux fillettes, Madeleine Counord*, sœur d’André, avait été témoin de l’arrestation de leur père et s’était promise de leur porter secours à l’avenir. Après l’accouchement d’Esther, elle mobilisa toute sa famille pour la sauver, elle et ses filles. Elle organisa l’évasion d’Esther de la maternité de l’hôpital et son transfert à Paris chez sa belle-sœur, Hélène Gardon* mariée à un Arménien rescapé du génocide de son peuple. André et Denise firent admettre Cécile et Fanny à l’orphelinat Saint-Vincent-de-Paul de Château-Gontier, alors qu’Elie était confié par leurs sains à une nourrice. Le couple organisa plus tard la prise en charge du bébé par un pédiatre d’Angers. André et Denise hébergeaient aussi régulièrement Lucien Rubel, un chef de la résistance juive de Paris, auxquel ils fournissaient faux papiers et ravitaillement. Ces activités étaient d’autant plus dangereuses qu’ils étaient ciblés pour leurs activités de résistants. Ils durent en effet plonger dans la clandestinité en 1944.                 

Le 29 avril 1985, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Madeleine Counord, à sa soeur Hélène Gordon et ses enfants, Janeau et Monette, le titre de Juste parmi les Nations.

Le 28 avril 2002, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Denise et André Counord le titre de Juste parmi les Nations. 

Documents annexes

Article de presse - Ouest France de 1984Article de presse – Ouest France de 1984
24 novembre 2017 05:53:05
Article de presse - Haut Anjou du 6/08/1984Article de presse – Haut Anjou du 6/08/1984
24 novembre 2017 05:52:18
Invitation cérémonieInvitation cérémonie
24 novembre 2017 05:51:33