Robert BOISSON en 1942

Xavier BOISSON son père en 1975

Robert Boisson vivait avec son père, Xavier, dans la ferme familiale à Vadans, non loin de la ville d’Arbois dans le Jura; la ligne de démarcation entre la France occupée et la zone encore libre se trouvait à trois kilomètres au nord de cette ferme. Au début de 1943, un réseau clandestin aiguilla la famille Schtroch vers la ferme des Boisson. Le chef de famille, Marcel, fait prisonnier par les Allemands alors qu’il servait dans l’armée française, venait d’être remis en liberté mais il savait que la Gestapo était à ses trousses; il cherchait donc un refuge pour lui-même ainsi que sa femme et sa fille qui habitaient Lyon. Robert et Xavier Boisson mirent à la disposition de la famille un petit bâtiment derrière la ferme, sans leur demander aucune contrepartie. Ils procurèrent également des cartes d’alimentation à leurs hôtes. Aux voisins curieux, ils expliquaient que les nouveaux-venus étaient de « simples » réfugiés de la zone occupée arrivés chez eux par hasard. Robert Boisson comprenait d’autant mieux la situation des Schtroch que lui-même, réfractaire du travail obligatoire en Allemagne, devait se cacher la nuit pour éviter des contrôles éventuels. Pourtant, non content d’avoir sauvé la famille Schtroch, le jeune homme, membre de réseaux clandestins, aidait ceux qui faisaient passer clandestinement les réfugiés en zone libre. Les Boisson sauvèrent également la vie de Michel Fribourg, un jeune Juif que le curé du village leur avait amené. Michel Fribourg raconta plus tard dans ses mémoires qu’il avait été traité par eux comme un membre de la famille, décrivant la ferme des Boisson comme un hâvre de chaleur et d’humanité dans un océan de violence et de folie. Robert et Xavier Boisson abritèrent les Schtroch et Michel Fribourg jusqu’à la fin de l’Occupation.

Le 29 avril 1985, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Robert et Xavier Boisson le titre de Juste parmi les Nations.

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