La famille Ségaux possédait et dirigeait depuis des générations l’institution qui portait son nom. Cette école privée se trouvait aux Lilas, dans la banlieue de Paris. Pendant l’Occupation, Maurice Ségaux, en fit un refuge pour des enfants juifs. Cet homme courageux, pétri d’humanisme et de valeurs morales qu’il avait su transmettre à sa famille et à son personnel, dissimulait l’identité de ceux de ses élèves qui étaient juifs. Il n’aurait pas réussir sans le soutien de toute son équipe. Les registres de l’école ne portaient pas les noms des enfants juifs, ce qui rendait l’établissement vulnérable en cas de contrôle. Ces enfants n’avaient pas non plus de cartes d’alimentation, et dépendaient donc totalement de la famille Ségaux. Jacques Ségaux, le fils du directeur, allait chercher de la farine à bicyclette chez sa sœur, à la campagne. Sa mère faisait cuire du pain la nuit. En janvier 1943, des gendarmes firent irruption à l’école, chargés d’arrêter Jacques Toros, dont la famille, déportée, était morte à Auschwitz. Maurice le défendit avec passion et réussit à le sauver, puis le cacha. Les Ségaux se montraient exceptionnellement généreux avec les jeunes qu’ils avaient accueillis. Beaucoup d’entre eux s’étaient retrouvés brutalement séparés de leurs parents et il n’y avait personne pour payer leurs frais de scolarité. Après la guerre, Jacques Toros évoqua la chaleur et le dévouement des Ségaux. Un autre de leurs protégés, Joseph Klejner, mentionne le courage de cette famille qui sauva au moins dix enfants juifs et les cacha pendant un an et demi.

Le 8 mars 1987, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Maurice Ségaux et à son fils Jacques Ségaux, le titre de Juste parmi les Nations. 

Le témoignage

Durant la guerre, l’Institution dirigée par Maurice Segaux à Clamart en région parisienne a caché un certain nombre de garçons juifs, dont Jacques Torros. Tout le personnel de l’Institution était au courant de la vraie identité des enfants. Les noms des enfants furent enlevés des livres et des registres. Tout contact avec l’extérieur fut évité. Les enfants n’avaient pas de carte d’alimentation. Ils ont ainsi vécu de janvier 1942 à août 1944, date de la Libération. Le fils de Maurice, Jacques Segaux, participa au sauvetage.

Les enfants ont continué à étudier en classe, à vivre et jouer avec leurs camarades de façon tout à fait normale, ce qui avait paru la meilleure méthode pour éviter les questions et les soupçons. Ils restaient le dimanche à l’école.

7 jeunes gens ont ainsi vécu dans l’Institution dont :

Marcel Lidji, jeune homme en 1940, occupait un poste de surveillant

Les frères Isaac et Maurice Cohen, élèves avant guerre, étaient revenus en 1943

Jacques Torros né en 1930, placé par son oncle de janvier 1943

Victor Wyzkowski entré en octobre 1942

« Il fallait le faire, nous l’avons fait, aidé par un personnel irréprochable et une grand sœur étudiante en médecine qui a veillé médicalement sur ces enfants. »

Le 8 mars 1987, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le Titre de Juste parmi les Nations à Maurice et à Jacques Segaux.

Documents annexes

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