Jean et Eugène May étaient propriétaires d’un hôtel au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), localité en majorité protestante dont les habitants se mobilisèrent à l’appel de leur pasteur, André Trocmé (q.v.), pour sauver des Juifs. De novembre 1942 à la Libération, l’établissement, à l’enseigne de « Chez May », offrit un asile temporaire à des dizaines de Juifs qui attendaient un refuge plus permanent dans la localité ou ses alentours. C’était aussi le quartier-général des opérations de sauvetage. Grâce à ses contacts avec la gendarmerie, la famille May était informée des descentes de la Gestapo et de la milice. Roger et Germaine, les deux enfants du couple, âgés de 18 et 20 ans en 1942, se chargeaient tout comme leurs parents d’alerter en hâte les Juifs dont le nom figurait sur la liste des personnes à arrêter. Ils s’enfuyaient alors dans la forêt voisine, et revenaient une fois le danger écarté. Le professeur Léon Poliakov, alors agent du réseau juif « Service André », raconta après la guerre qu’il avait vécu prés du Chambon-sur-Lignon d’avril à juin 1944. Il déjeunait chaque midi « Chez May » où il retrouvait d’autres membres du réseau, qui l’aidaient à trouver des cachettes pour les Juifs. Les May risquaient gros, car les Allemands, qui savaient que la localité était un centre de Résistance, y faisaient parfois des descentes. Jean et Eugènie May accueillaient chaleureusement tant les fugitifs juifs que les résistants, et les dispensaient de remplir la fiche de police pourtant obligatoire. Ceux qui ne pouvaient pas payer étaient quand-même les bienvenus.

Le 16 juin 1988, Yad Vashem a décerné à Jean et Eugénie May ainsi qu’à leurs enfants Roger et Germaine le titre de Juste parmi les Nations. 

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