Pendant l’Occupation, de nombreux Juifs en butte aux persécutions tentèrent de trouver refuge en Espagne ou en Suisse. Une filière d’évasion conduisait d’Annemasse (Haute-Savoie) à Genève. Elle s’appuyait sur un réseau local qui hébergeait temporairement les fugitifs avant de les aider à passer en Suisse. Le réseau regroupait de nombreux prêtres et pasteurs, des résistants et des habitants de la région. Le père Eugène Marquet, curé de la paroisse de St. André d’Annemasse, était particulièrement actif. Au mépris du danger, il était toujours prêt à aider et trouvait toujours un logis pour les Juifs qui, individuellement ou en groupes, avaient recours à lui. Quand il ne pouvait les placer chez des paysans des environs, il les accueillait au presbytère, où il les cachait parfois pendant des semaines et, malgré les difficultés de l’époque, leur apportait de quoi manger. Parfois, c’était le curé lui même qui, seul ou avec d’autres religieux, accompagnait les fugitifs à la frontière la nuit tombée. Il sauva ainsi la vie de nombreux juifs et notamment de Raphaël Plato et de Kurt Heilbronner, qui avaient déjà tenté en vain de passer en Suisse; de Herman Rosenman et de sa famille, Berta Aronson et sa famille, Erika Stevens et son mari. Le père Eugène Marquet risquait constamment sa vie dans une région qui fourmillait d’Allemands. Il ne chercha jamais la moindre récompense.

Le 7 septembre 1988, Yad Vashem a décerné au père Eugène Marquet le titre de Juste parmi les Nations. 

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