Suzanne Mercier vivait avec sa fille dans une ferme isolée à Argent-Sauldre (Cher). Fait prisonnier de guerre par les Allemands, son mari passa toute l’Occupation dans un stalag en Allemagne. Non loin de la ferme, dans le village de Cerdout, se trouvait le camp GTE (Groupe de travailleurs étrangers) de La Matelotte. De nombreux juifs y étaient internés. Emue par leur détresse, Suzanne hébergeait souvent les familles qui venaient leur rendre visite en cachette. Elle prenait ainsi de grands risques, pour elle comme pour sa fille, sans jamais rien demander en échange. Régina Haber, accompagnée de sa fille Dora, allait voir son mari à La Matelotte jusqu’au jour où il fut déporté vers les camps de l’est, dont il ne revint pas. En janvier 1944, les deux femmes, complètement désemparées, demandèrent l’aide de Suzanne qui leur trouva asile dans une ferme isolée à proximité. Elle cacha également deux autres femmes, dont Fanny Appel, et leurs enfants dans une cabane située dans la forêt voisine. Suzanne Mercier ne se borna pas là – elle continua à aider ses protégées et leur apportait notamment des produits de sa ferme. Dans son témoignage après la guerre, Dora Haber écrit que la fermière agissait par bonté pure. Après la Libération, Régina et Dora Haber restèrent de longues années durant en relation avec celle qui les avait sauvées.

Le 3 mai 1989, Yad Vashem a décerné à Suzanne Mercier le titre de Juste parmi les Nations.

Suzanne MERCIER

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