La famille Raszewski, des Juifs parisiens, avaient fait la connaissance de Victor et Lucienne Cauchois par l’intermédiaire de leurs voisins, alors qu’ils cherchaient un endroit où envoyer leur fils Henri passer ses vacances d’été. C’était en 1941. Le père conduisit son fils chez les Cauchois à Evecquemont (Seine-et-Oise) et rentra à Paris. Une semaine plus tard, il fut arrêté par la police et interné dans le camp de Drancy. En septembre, les vacances finies, Henri rentra à Paris. Sa mère resta en contact avec les Cauchois, qui venaient de temps à autre à Paris, en apportant parfois du ravitaillement. Le 15 juillet 1942, Bernadette, l’une des quatre filles des Cauchois, vint rendre visite aux Raszewski. Elle savait que les Juifs de la ville couraient un immense danger et proposa à madame Raszewski de se sauver et de venir se réfugier à Evecquemont. Elle ajouta qu’elle avait déjà parlé à ses parents au téléphone, leur avait expliqué la gravité de la situation et avait tout de suite obtenu leur accord pour héberger la mère et l’enfant. Toutefois madame Raszewski refusa de quitter Paris, craignant les conséquences pour son mari si la police s’apercevait de sa disparition. Bernadette lui demanda de laisser au moins partir l’enfant et, le soir même, le petit Henri, qui avait alors sept ans, prit le train pour Evecquemont et la maison des Cauchois. Le lendemain, 16 juillet 1942, sa mère fut arrêtée; elle périt dans les camps comme son mari. Henri devint très attaché à ses sauveurs, qui lui procurèrent de faux papiers. Jusqu’à la fin de la guerre, il mena la vie d’un petit français ordinaire, allant normalement à l’école. Dans sa déposition après la guerre, Henri évoque les risques énormes pris par les Cauchois en l’hébergeant. Selon lui, la plupart des habitants de la localité savaient qu’ils abritaient un enfant juif se cachant sous une fausse identité et auraient pu les dénoncer. Après la Libération, les oncles de l’enfant voulurent qu’il vienne vivre avec eux. Henri ne voulait pas quitter les Cauchois, qui pour lui étaient devenus sa famille. Devant l’insistance de ses oncles il dut s’incliner, mais, lorsqu’il eut quinze ans, il renoua avec ses sauveurs, venant passer des fins de semaine chez eux.

Le 15 mai 1989, Yad Vashem a décerné à Victor et Lucienne Cauchois, ainsi qu’à leur fille Bernadette, épouse Ferrarini, le titre de Juste des Nations.

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Diplôme de Juste parmi les Nations

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