La famille Sidès vivait à Marseille (Bouches-du-Rhône). Le père de famille fut arrêté et déporté au début de 1943. En juin de la même année, Julie Sidès, sa femme, décida de quitter la ville avec ses enfants Monique, Jacky et la petite Nicole, âgée d’un an et demi. Elle se réfugia à Saint-Agrève (Ardèche), qu’elle connaissait bien pour y avoir souvent passé ses vacances. Toutefois, apprenant que la Gestapo la recherchait à Marseille, elle comprit qu’elle devait fuir. Confiant Nicole à Albert et Lucie Pradier, ses voisins, elle plaça les deux garçons dans un home pour enfants et trouva refuge pour elle et pour sa mère à Lichessol, un village situé à environ trois kilomètres de St. Agrève. En acceptant d’accueillir la petite, les Pradier prenaient un risque considérable. La Gestapo avait un relais dans le village et une dénonciation était toujours possible. Pourtant les Pradier firent de Nicole leur quatrième fille et la protégèrent pendant la dernière année de l’Occupation, la plus terrible pour les Juifs. Ils la traitèrent avec tant de gentillesse que l’enfant resta chez eux lorsque, la guerre terminée, Julie Sidès rentra à Marseille avec ses fils. Ce n’est que lorsqu’elle atteignit l’âge de six ans et dut entrer à l’école qu’elle retourna vivre dans sa famille. Dans son témoignage après la guerre, Nicole Sidès évoque son enfance heureuse chez les Pradier et la douleur de la séparation. Elle resta en relations avec ses soeurs adoptives, devenues pour elle une seconde famille.

Le 4 juin 1989, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Albert et Lucie Pradier le titre de Juste parmi les Nations. 

Albert PRADIER

Lucie PRADIER

Paulette Pradier, Monique, Nicole, Jacky

Nicole en décembre 1944

/  Ecole de Saint Agrève en 1946, au 2e, 4e enfant à partir de la gauche, Nicole

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